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Joseph de Fumel (haut et puissant seigneur, messire), dit le marquis de Fumel du vivant de son père, comte de Fumel, baron de Pauilhac et Lavelanet, seigneur d'Hautes-Vignes, Pessac, Haut-Brion, Margaux, lieutenant-général des armées du Roi, lieutenant-général pour Sa Majesté au gouvernement de Lyonnois, Forets et Beaujollois, commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, commandant de la Haute-Guienne et gouverneur du Château-Trompette, naquit à Toulouse le 14 mars 1720. Il entra au service comme volontaire au régiment de Vintimille, en 1739, et y servit jusqu'au 4 septembre 1741, qu'il obtint le grade de cornette dans le même corps. Joseph de Fumel fit avec ce régiment la campagne de 1742, en Flandres; se trouva à la bataille de Dettingen et à la défense des bords du Rhin, en 1743 ; à la défaite du général Nodasty, près de Saverne ; à l'attaque des retranchements de Suffelskeim ; à la marche en Bavière au mois de septembre, d'où étant revenu, au mois de décembre 1744, il passa l'hiver en Souabe. Dans la campagne suivante, il servit sur le Bas-Rhin, où il se trouva, le 19 juillet, au passage du fleuve, en présence des ennemis. En 1746, il était sur la Sarre pendant le siège de Mons, et sur la Meuse pendant celui de Charleroy ; il servit au siège de la ville et château de Namur, combattit à Raucoux et marcha ensuite en Provence, d'où les ennemis furent repoussés jusqu'au-delà du Var. Capitaine au régiment de Septimanie par commission du 1er mars 1747, il joignit ce corps en Flandres et commanda sa compagnie aux sièges de l'Écluze, du Sas de Gand , du fort Dissendick, de Philippine, du fort Saint-Antoine, et à la prise de l'île de Cadsan. Il demeura dans cette ile avec le régiment jusqu'au 21 juillet, et se rendit ensuite au siège de Berg-Op-Zoom, qu'il fit en entier. Après la prise de cette place, il marcha en Bretagne, où il servit pendant la campagne de 1748. Mestre de camp d'un régiment de cavalerie de son nom, sur la démission du comte de Vintimille du Luc, par commission du 1er février 1749, il le commanda au camp, sous Sarre-Louis, en 1753 ; à la bataille d'Hastembeck, à la prise de Minden, de Hanovre , et de plusieurs autres places de l'Électorat de Hanovre ; au camp de Clesterseven, à la marche du Zell, en 1757 ; à la retraite de l'Électorat de Hanovre, en février 1758. Maréchal des logis de la cavalerie de l'armée d'Allemagne, sous les ordres de M. le comte de Clermont, par commission du 16 mars 1758, il se trouva, au mois de juin, à la bataille de Cresselt, après laquelle les troupes du Roi se tinrent sur la défensive. Brigadier de cavalerie par brevet du 10 février 1759, mestre de camp, lieutenant du régiment de cavalerie de Clermont-Prince par commission du même jour, il se démit de ces charges et continua de servir maréchal des logis de la cavalerie de l'armée d'Allemagne par ordre du premier mai. Il se trouva le 1er août à la bataille de Minder, et commanda la brigade de cavalerie du Roi aux deux combats de Corback et de Wasbourg, en 1760. Rentré en France avec le régiment de Clermont, au mois de février 1761, il commanda sur les côtes de Bretagne pendant cette campagne et la suivante. Promu, au mois de décembre 1762, au grade de maréchal de camp, dont le brevet lui avait été expédié dès le 25 juillet précédent, il se démit du régiment de Clermont. Gouverneur du Château-Trompette de Bordeaux, le 28 juillet 1773, il eut ensuite le commandement de la province de Guienne. Lieutenant général, le 1er mai 1780, M. de Fumel fut nommé grand-croix de l'ordre de Saint-Louis le 25 août 1781. La crise de 1789, qui devait avoir une si funeste influence sur les destinées de la patrie, vint mettre à l'épreuve le patriotisme véritable, les qualités éminentes qui distinguaient le comte Joseph de Fumel, et lui fournit l'occasion de prouver de nouveau son dévouement à son Roi et à son pays. Le 12 avril 1789, lors de la disette qu'éprouvèrent la Guienne et quelques autres provinces, M. de Fumel reçut une lettre des officiers municipaux d'Agen qui sollicitaient de sa bienveillance un prêt de 6.000 fr. pour aider la commune à acheter du blé, afin de garnir les marchés de denrées que des accapareurs retenaient dans leurs magasins. M. de Fumel fit délivrer immédiatement, mais à titre de don pur et simple, la somme demandée. Bientôt l'épuisement du Trésor royal vint exiger de plus grands sacrifices de la part des bons citoyens : M. de Fumel s'empressa de faire l'abandon d'une pension annuelle de 12.000 livres qu'il avait sur l'État, et envoya à la monnaie sa vaisselle, ses bijoux, ceux de ses neveux, fils du vicomte de Fumel, dont il était le tuteur. Une si noble conduite, annoncée à l'Assemblée nationale par le trésorier des dons patriotiques, excita d'unanimes applaudissements au sein de cette assemblée, qui vota des remerciements publics à M. de Fumel et lui fit exprimer sa gratitude par le comte de Mirepoix. Plus tard, M. de Fumel secourut efficacement la commune de Pessac. Il lui donna d'abord 2.000 livres, et y fit ensuite, à différentes reprises, porter un nombre considérable de boisseaux de blé ; de plus, il envoyait chaque mois 100 fr. pour secours aux indigents. La famille de Fumel conserve encore les lettres originales, honorables témoignages des faits que nous venons de rapporter. Lors de la création des divisions militaires, le comte de Fumel fut nommé par le Roi commandant de la IIe division le 1er avril 1791, mais il se démit de ces fonctions en juin de la même année. Peu de temps après, il fut nommé maire de Bordeaux par acclamation des habitants de cette ville; mais cette charge, si pénible à remplir dans ces temps de si tristes souvenirs, l'obligea encore à donner sa démission. Retiré dès-lors dans son château de Haut-Brion, le comte de Fumel vécut dans la simplicité la plus grande et la réserve la plus stricte, entouré seulement d'une partie de sa famille, les autres membres, au nombre de sept, ayant émigré. Le baron Louis de Fumel, l'un d'eux, maréchal de camp, major général de l'armée du prince de Condé, signa, avec tout l'état-major dudit prince, une proclamation datée du 29 janvier 1793, du quartier général de Willengen, en Souabe, par laquelle les défenseurs de la royauté reconnaissaient et proclamaient roi de France le jeune Louis XVII. Cette pièce, d'une grande importance historique, a été déposée aux archives du royaume, par les soins du ministre de l'intérieur, dans les premiers mois de 1830. Le comte Joseph de Fumel ne quitta le lieu de sa retraite qu'en novembre 1793, pour être traîné avec sa famille dans les prisons de Bordeaux, et de là, le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), conduit à l'échafaud révolutionnaire. Triste récompense de ses services militaires et civils, aussi bien que de ses nobles sentiments !
Une pièce, qui n'est pas sans intérêt par le ridicule qu'elle déverse sur son auteur, Paganel, représentant du peuple, ex-prêtre, et que nous allons citer ici, a été conservée dans les archives de la famille de Fumel :
« Au nom de la République française, une et indivisible, — le représentant du peuple, séant dans le département de Lot-et-Garonne, — considérant qu'il serait contraire aux principes de la liberté et de l'égalité, et injurieux au Peuple français, de laisser subsister, soit dans les établissements publics, soit dans les maisons particulières, des monuments de la vanité et de la puissance féodales ; — considérant que les républicains sans-culottes de la ville et commune de Fumel attendent avec impatience que tout ce qui retrace leur ancienne servitude dans le ci-devant château de Fumel, soit effacé, et que les nombreux tableaux portant les images de leurs anciens tyrans soient livrés aux flammes, ainsi que les titres des droits qu'ils avaient usurpés ; — Arrête que la municipalité de Fumel se portera sans délai dans le ci-devant château de Fumel, pour y faire effacer toutes les armes, écussons, couronnes, devises et autres vestiges de l'ancienne féodalité, et qu'elle fera enlever tous les portraits de famille du seigneur de Fumel, ainsi que celui du tyran Louis XIV placé sur une cheminée, enfin tous les tableaux qui peuvent blesser les regards d'un républicain. La municipalité fera, le dimanche suivant, rassembler les citoyens de la commune, et leur donnera l'agréable spectacle du brûlement des objets ci-dessus mentionnés. — Fait à Fumel, le 10 octobre 1793, l'an II de la République, une et indivisible. Signé Paganel. — Par le représentant, signé Monforton-Saint-Aman, secrétaire de la commission. — Collationné par nous, signé Saisset, secrétaire de la mairie de Fumel. »
Le comte Joseph de Fumel avait épousé, le 16 mai 1748, Marie-Elisabeth de Conty d'Hargicourt, fille de messire N... de Conty, seigneur d'Hargicourt, en Picardie. Il eut entre autres enfants de ce mariage :
Marie-Louise-Élisabeth de Fumel, née le 18 juillet 1749, femme de la plus grande vertu et piété, morte à Bordeaux , âgée de 44 ans, victime de la Révolution, le 18 pluviôse an II (1er février 1794), sans enfants de son mariage avec le chevalier de Barry, dit le comte d'Hargicourt, capitaine des Suisses de Monseigneur le comte d'Artois, colonel du régiment de la Reine-Cavalerie, puis colonel du régiment de cavalerie Royal-Champagne, et chevalier des ordres royaux et militaires de Saint-Louis et de Saint-Lazare. D'après http://genealogie-en-47.fr/Heraldique/Nobiliaire/de_Fumel_01.html
1720 |
March 14, 1720
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Toulouse, Haute-Garonne, Midi-Pyrénées, France
In AD 31 Toulouse/St-Etienne BMS 1720 vue 19/130
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1749 |
July 19, 1749
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Paris, Paris, Île-de-France, France
Archives reconstituées de Paris N V3E/N642 vue 13/101 |
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December 10, 1749
Age 66
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d'après http://genealogie-en-47.fr/Heraldique/Nobiliaire/de_Fumel_01.html
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1750 |
December 17, 1750
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paroisse St-Etienne, Toulouse, Haute-Garonne, Occitanie, France
AD 31 Toulouse/St-Etienne BMS 1750 vue 110/154
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1752 |
October 1, 1752
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paroisse St-Etienne, Toulouse, Haute-Garonne, Occitanie, France
AD 31 Toulouse/St-Etienne BMS 1752 vue 82/170
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1753 |
June 3, 1753
Age 2
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paroisse St-Etienne, Toulouse, Haute-Garonne, Occitanie, France
AD 31 Toulouse/St-Etienne BMS 1753 vue 120/142
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