Comte Richard de Montfauçon, comte de Montbéliard, seigneur de Montfaucon

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   Le fils d'Amédée (III) et de Béatrice : Richard (III) de Montfaucon (1155-1204),cité en 1199, comte de Montbéliard et seigneur de Montfaucon (1195-1204).

   Richard (III) comte de Montbéliard est témoin au couvent de Payerne (Transjurane) dans une charte du 8 septembre 1192. (Son frère Gauthier a eu la seigneurie de Montfaucon)

   Richard (III) de Montfaucon et son frère possédaient la moitié indivise de la terre d’Orbe et dans la garde de son château royal ; la terre d’Oulens avec les grands bois d’Orjulaz qui s’étendait alors des deux côtés du Talent depuis les côtes d’Oulens en remontant vers les sources de cette rivière dans le haut Jorat au-dessus de Lausanne. La terre de Montagny-le-Corbos. Des droits dépendants du château d’Orbe à Yverdon, tels que le cours d’eau, de pêche et de moulin sur la rivière de l’Orbe et de la Toyle, jusqu’à son embouchure dans le lac.

   Richard (III) épousa Agnès de Bourgogne-Comté, fille d'Etienne (III) de Bourgogne, comte d'Auxonne.

   En 1192, environ, « Richardus Comes de Montbéliard, laudante Galchero fratre suo, concessit in elemosina abbati et conventui de lacü (Juriensis) usamentum nemoris sui de Orjola ad opus grangiae suae de Oulens et usamentum in tota tarra sua. Haec donatio facta fuit apud Oulens ».

   Pendant le grand schisme de l’empire qui éclata après la mort de l’empereur Henri VI (1197) et les nombreux conflits, où les principaux seigneurs changeaient souvent de parti, Richard de Montfaucon comte de Montbéliard, de même que son beau-frère Etienne II, étaient du parti d’Otton IV de Brunswick, compétiteur du roi des Romains, Philippe de Souabe et contre son frère Otton Ier comte palatin de Bourgogne, leur propre suzerain.

   Amédée de Tramelay, successeur de Thierry de Montfaucon au siège métropolitain de Besançon avait concouru à l’élection de Philippe et lui restait fidèle. Les partisans d’Otton IV s’en vengèrent en ravageant les domaines de l’archevêque, qui excommunia notamment Richard (III) comte de Montbéliard. L’archevêque de Besançon, surpris par Richard, fut conduit prisonnier au château de Montbéliard. En avril 1199, Roger, évêque de Lausanne et légat du Saint-Siège confirma l’excommunication prononcée contre Richard (III) et Gauthier de Montfaucon son frère, et l’étendit aux domaines de leur maison situés dans son diocèse. En avril 1199, notification de Royer, évêque de Lausanne, portant que Humbert d’Oulens, mandataire de Richard (III) comte de Montbéliard, et de Gauthier de Montfaucon, son frère, a promis, au nom de ceux-ci, de se désister de leurs prétentions sur diverses possessions dans la seigneurie d’Eschallens, données par leurs vassaux à l’abbaye de Théla (Montheron) (Cartul. De Montheron, n°18. Mém. Et Docum. De la Suisse romande, t.XIII, 2e part. p.53) = « Richardi comitis Montisbeligardi et Vualterii fratris sui ».

   Vers 1200, à Oulens, le comte de Montbéliard avec Gauthier son frère, concéda gratuitement à l’abbaye du Lac-de-Joux, pour sa grange d’Oulens, le droit d’usage, soit l’affouage et de marinage, dans sa forêt d’Orjulaz (dans la terre d’Eschallens), et, pour l’abbaye en général, la faculté de faire pâturer ses troueaux dans tous les pâquiers de ses terres (dans la terre d’Orbe).

   En 1217, jugement rend par Amédée de Tramelay, par lequel le comte Richard (III) fut condamné à déclarer que les sujets du prieur de Morteau ne pouvaient être mis à contribution, gagés ou recherchés pour le fait propre soit du comte de Montbéliard, soit du sire de Montfaucon.

   En 1219, Richard (III) mit un terme à une contestation qui subsistait depuis longtemps entre sa maison et l’abbaye de Bellevaux au sujet de la prévôté de Cirey, que Richard (II) de Montfaucon, aïeul du comte et Amédée (II), son père, avaient donnée jadis (1130-1143) à cette abbaye. Richard (III) prétendait pouvoir lever une taille appelée « gyette ». Les religieux lui mirent sous les yeux les actes de donation de ses ancêtres et notamment un jugement rendu en 1174, par l’archevêque de Besançon, à l’occasion des mêmes difficultés élevées entre eux et Thierry de Montfaucon, son oncle, alors doyen du chapitre de St-Etienne. Le comte de Montbéliard se désista de ce droit prétendu et confirma les anciennes donations. Cette charte e 1219 nomme Richard de Montfaucon comte de Montbéliard, Richard son aïeul, Amédée, son père ; Agnès de Bourgogne sa femme ; ainsi que Thierry (III), Amédée et Etienne, ses trois fils. = « Richardus comes Montisbeligardis, laudantibus uxore sua Agnes, et filiis Theodorico, Amedeo et Stephano, etc. »

   En 1223, à Vercel (Doubs), le comte Richard (III), assisté de ses fils Thierry (III) et Amédée, augmenta la dotation de l’abbaye de Lucelle, fondée par ses ancêtres dans l’évêché de Bâle, ils donnèrent les villages de Dâlote et de Taillecourt, situés dans le comté de Montbéliard. En juin 1223, au château de Montbéliard, confirmation de la donation précédente par Gérard de Rougemont, archevêque de Besançon. Le comte Richard (III) reprenait en fief de l’église de Besançon, des terres qui lui appartenaient à Mandeure. « Richardus comes de Montisbeligardis et filii sui Theodoricus, Amedeus et Richardus ».

   La famille des comtes de Montbéliard jouissait du droit d’être ensevelie dans le chœur de l’église métropolitaine de Besançon. Ce privilège impliquait l’obligation de la défendre envers et contre tous.

   Une guerre civile éclata impliquant le comte Etienne II et le comte palatin Otton de Méranie (1226-1227). Richard (III) de Montbéliard engagé dans une querelle particulière avec le comte de Ferrette, ne prit qu’une part indirecte à ce conflit, en permettant à ses deux fils : Thierry (III) et Amédée de Montfaucon, de se joindre à leur oncle maternel. Richard (III) avait fait bâtir un château-fort à Belfort, où le comte de Ferrette Frédéric II, prétendait avoir des droits. De son côté, celui-ci avait, en représailles, élevé une bretèche près de Delle, à la frontière du comté de Montbéliard, que le comte Richard (III) voulait l’obliger à démolir. Un accommodement entre les deux comtes fut conclu à l’intervention de l’évêque de Porto, à Grandvillar, près de Delle le 15 mai 1226. Alice, fille du comte Frédéric, fut le gage de cette paix. Sa main fut donnée à Thierry (III) de Montfaucon, fils aîné du comte de Montbéliard. Elle lui apporta en dot, le château de Porrentruy, avec ses dépendances et d’autres possessions dans le val d’Ajoie. Le comte Richard (III) mourut vers 1228, car le 11 octobre 1228 son fils Thierry (III) lui avait succédé comme comte de Montbéliard. Agnès de Bourgogne serait morte également en 1228.

   1230 (environ), enquête faite par noble Girard, seigneur de Gumoëns, mandataire d’Amédée, sire de Montfaucon, son seigneur, constatant que feu Richard (III), comte de Montbéliard (son père), et Gauthier de Montfaucon, frère de ce dernier, avaient concédé à l’abbaye du Lac-de-Joux le plein usage dans leurs bois d’Orjulaz, pour les besoins de sa grande d’Oulens. (Mém. Et Docum. De la Suisse rom., t. I, Rectorat, p.205, n°29)

   De l’ union de Richard (III) et d’Agnès de Bourgogne sont issus : 1) Thierry (III), qui suit. 2) Amédée seigneur de Montfaucon, d’Orbe et d’Eschallens, mort le 15 janvier 1280. Il épousa vers 1247, Mahaut comtesse de Sarbruck, veuve de Simon seigneur de Commercy, morte le 30 août 1275. Dont postérité. 3) Richard de Montfaucon, qui eut en partage la terre de Courchaton, dont postérité. 4) Etienne, haut doyen du chapitre métropolitain de Besançon.