Comtesse Francoise-Charlotte Juchereau

• Sources:
  • Drouin Institute (Archived marriage record - see attached in Media tab)

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[http://www.archinoe.fr/console/ir_ead_visu.php?PHPSID=7f5bb9b0221cd...] Bundle 1711-1731 --1713

content: [Deed of deposit by Charlotte Françoise Juchereau countess of Saint Laurent, wife and not common in good of François [Dauphin] of La Forest, squire, captain of a company of the navy maintained in Canada, commander of the strong Pontchartrain and all the strait du lac Erié *, from a piece by which Alexandre de Crestot, knight lord of the Hebergs, gives his consent for the marriage of his son, François Alexandre, with Marie Magdeleine Vienay Pachot, daughter of François Vienay Pachot, first husband of Charlotte Françoise Juchereau. The deed of deposit is accompanied by the said document and it dates from May 15, 1713.

Note: * Interpretative reading of 'Karrier Lake'.]

JUCHEREAU DE SAINT-DENIS, CHARLOTTE-FRANÇOISE, dit Comtesse de SAINT-LAURENT, fille de Nicolas Juchereau* de Saint-Denis et Marie-Thérèse Giffard; baptisé le 4 février 1660 à Québec ; décédé le 28 décembre 1732 à Québec et inhumé le 30 décembre. Le 27 février 1702, Charlotte-Françoise, agissant avec l’approbation du roi, acheta pour la somme de 41 333 livres en monnaie Français l’île d’Orléans, qui avait été vendue par Mgr Laval en 1675 à François Berthelot, secrétaire du roi. Après avoir été anobli, Berthelot avait réussi à faire élever l’île au rang de comte de Saint-Laurent. Lorsqu’elle eut pris possession de l’île, Charlotte-Françoise Juchereau prit le titre de comtesse, qu’elle conserva après son mariage avec La Forest[Dauphin]. Elle s’est arrangée pour que son fils aîné, né Pachot par son premier mariage, porte également le titre. Cependant, n’ayant pas été en mesure de s’acquitter de ses obligations envers Berthelot, elle dut s’engager dans de longues procédures judiciaires, tant au Canada qu’en France, où elle se rendit à plusieurs reprises, et elle se révéla être une plaidoirie têtue. Sa longue lutte devant les tribunaux dut de 1704 à 1713. Ayant épuisé les moyens légaux sans succès, elle n’abandonna ses procédures que lorsque le roi lui ordonna explicitement de le faire et de retourner au Canada. L’affaire, qui fut finalement tranchée en faveur de Berthelot, semble avoir contribué au renvoi de Ruette d’Auteuil, beau-frère de la comtesse, qui avait pris sa défense contre Raudot. Un grand nombre d’actes notariés rédigés entre 1698 et 1704 montrent que Charlotte-Françoise Juchereau était une femme d’affaires énergique et entreprenante. Ayant obtenu un entretien séparé de La Forest en 1702, avec son autorisation en bonne et due forme d’agir en son nom, elle continua à effectuer des opérations de toutes sortes (ventes, achats, prêts, emprunts, affrètements de navires, contrats de construction) en son nom propre et par l’intermédiaire d’hommes de paille; les sommes en jeu étaient parfois considérables. Pendant ce temps, elle surveillait attentivement les intérêts de ses enfants. Néanmoins, elle se trouve parfois dans une situation financière difficile : en 1704, pour honorer une dette qu’elle doit à Pierre Le Moyne d’Iberville, elle doit vendre tous ses biens personnels situés sur ses propriétés de l’île d’Orléans ; en 1705, elle vendit à René Lepage, seigneur de Rimouski, son fief sur la rivière Métis, qu’elle avait hérité de son premier mari. Le 17 décembre 1680, elle s’était mariée au Beauport françois Viennay-Pachot*,seigneur et homme d’affaires laissé veuf à la mort de Jeanne Avamy ; Charlotte-Françoise lui donna 16 enfants. Le 11 novembre 1702, elle se remarie, cette fois avec le capitaine Dauphin de La Forest.

Charlotte-Françoise se vaut une réputation peu flatteuse : Portchartrain la considère comme une « femme dangereuse », tandis que Raudot la traite de marchande « hautain et capricieuse » qui pense qu’en tant que comtesse elle peut faire tout ce qu’elle veut. Les gens auraient peut-être pardonné sa vanité et son usurpation du titre de comtesse », a-t-il ajouté, « si elle avait au moins payé ses factures ».

Antonio Drolet