Fernand Fortier

FERNAND FORTIER (1952 - 2016)

Au Centre Hospitalier de Portneuf, le 28 décembre 2016, à l'âge de 64 ans, est décédé monsieur Fernand Fortier, époux de dame Henriette Jobin.

Il était le fils de feu Marie-Louis Fortier et de feu Olivette Lafontaine. Il demeurait à Saint-Augustin-de-Desmaures. Le service religieux sera célébré le samedi 7 janvier 2017, à 14 h, en l'église Saint-Augustin (325, route 138, Saint-Augustin-de-Desmaures) où la famille recevra les condoléances à compter de 13 h. L'inhumation des cendres aura lieu ultérieurement au cimetière paroissial. La direction des funérailles a été confiée au Complexe funéraire Albert Rochette & Fils Saint-Augustin-de-Desmaures.

Il laisse dans le deuil, outre son épouse, ses enfants : Frédéric (Miyuki Kaneda), Francis (Andréa Roy) et Jérôme (Nathalie Lajoie); ses petits-enfants : Alice, Louis, Charlotte; ses frères et ses soeurs : André, Roger (Cécile Chapdelaine), Claudette (André Côté), Gaétan, Yvon (Guylaine Lavoie), Mireille (Maurice Dutil), Francine (Yves Ramsay), feu Lucie, Mario (Hélène Girard), feu René, Bertrand (Maryse Bibeau) et Serge (Louise Laberge); ses beaux-frères et ses belles-soeurs de la famille Jobin : Claudette (Jean Fortier), Raymond, Denis (Ginette Martel), André (Lise Bédard), Jocelyne (Michel Matte) et Gilles (Isabelle Moisan); son filleul Samuel Fortier, sa filleule Catherine Matte ainsi que plusieurs neveux, nièces, cousins, cousines et amis.

La famille tient à remercier tout le personnel du Centre Hospitalier de Portneuf pour leur dévouement et les bons soins prodigués. Toute marque de sympathie peut se traduire par un don à la Société canadienne de la sclérose en plaques, 245, rue Soumande, bureau 202, Québec, G1M 3H6. Des enveloppes seront disponibles à l'église.

POUR FERNAND, CE 7 JANVIER 2017

Nos parents Marie-Louis et Olivette ont donné naissance à 14 enfants. Vingt années séparent les plus vieux des plus jeunes. Dans un tel contexte, il n'était certainement pas toujours chose facile pour les plus jeunes de trouver leur place, d’affirmer leur voie. Fernand a pourtant su laisser une trace profonde dans l’A.D.N. de notre famille. Avec certains de ses frères et sœurs les plus jeunes, il a contribué à émanciper notre grande famille et à apporter un vent de fraicheur et de modernité au cœur de ses jeunes années, et par la suite. Lorsqu'il parlait, nous savions qu'il avait raison et que c'était à nous d'évoluer. Fernand était un homme doué et toujours très persuasif.

Les enfants de Fernand ont hérité de ses qualités et, Henriette et lui, ont donné vie à une famille dont il était vraiment fier. Avec raison ! Chaque fois que nous nous sommes vus au cours des dernières années, c’est là une fierté que j’ai toujours franchement ressentie. Il y puisait sans doute l’énergie dont il avait besoin. Nous savons que ces dernières années ont été très difficiles pour lui, mais je crois qu'il faut que la force de sa volonté et de son courage demeure, pour nous tous, une source d'inspiration toujours vivante.

Quel sens donner à ce long combat qui fut le sien ? Je n'ai pas la réponse. Chose certaine, je ne peux vous dire à quel point je suis très fier de Fernand et de la dignité remarquable qu’il a toujours démontrée. Je garde en mémoire tous ces bons moments que nous avons partagés fraternellement tout au long de sa vie. Fernand était un homme généreux; généreux de sa présence, de ses clins d’œil, de ses mots d’esprit.

L'œuvre d'une vie ne se résume au nombre des années mais à son legs, à la qualité des actions accomplies. Tu peux donc reposer en paix, cher Fernand !

Roger

Bonjour à tous et à toutes. D’abord, je voudrais vous remercier du fond du coeur, tous autant que vous êtes, de vous être déplacés jusqu’ici afin d’honorer la mort de mon père, Fernand Fortier.

Ça me fait drôle de vous parler ici, à l’Église, car comme plusieurs le savent déjà, je ne suis pas croyant. Or, je sais que je ne suis pas le seul non-croyant dans la pièce et, en tout respect pour la foi de chacun, j’estimais important de vous adresser quelques mots. Car nous aussi, nous vivons le deuil et nous cherchons un sens, lorsque surviennent des événements d’une grande tristesse.

Par où, donc, commencer cette recherche de sens, pour un rationaliste, mieux que par le dictionnaire? J’ai donc cherché le mot « mort » dans le Petit Robert, qui la définit comme une : « Cessation définitive de la vie. » Mais cela ne dit rien, car le Petit Robert définit la vie simplement comme une période allant : « de la naissance à la mort. » Cela ne nous avance pas beaucoup pour comprendre l’un ou l’autre... Heureusement, on trouve une autre définition, plus parlante, de la mort, dans le Petit Robert. C’est l’« arrêt complet des fonctions vitales (d’un organisme) entraînant sa destruction progressive. » Sa destruction progressive. La mort n’est donc plus un événement isolé, comme une switch qui passe de on à off, mais c’est tout le processus qui mène jusque là. Pour certains, ça demeure assez rapide, mais dans le cas de mon père, la mort avait commencé à rôder déjà depuis très, très longtemps.

Lorsqu’il est entré à l’hôpital de St-Raymond, il y a plus de 13 ans de cela, il se promenait en chaise roulante. La maladie lui avait déjà enlevé la capacité de marcher : une première fonction vitale de notre espèce. Mais c’était loin d’être le bout du tunnel : petit à petit, la sclérose en plaques lui a aussi enlevé son aptitude à raisonner correctement, sa mémoire à court terme, l’usage de ses bras, sa motricité, son élocution, jusqu’à, finalement, sa capacité à se nourrir et à respirer. Il s’est battu plus longtemps contre la mort que tous les médecins n’osaient le prévoir, remportant bataille après bataille, en espérant toujours triompher de sa maladie. Mais il en ressortait toujours plus faible, plus absent et plus résigné.

Ce qui s’est produit, le 28 décembre dernier, n’est donc pas simplement la mort de mon père, mais la fin de sa mort. C’est, dans un sens, la mort de sa mort que nous célébrons aujourd’hui. Et pour nous qui l’avons vu partir, morceau par morceau, pendant autant d’années, le deuil de mon père était déjà là, présent, grandissant avec autant de parts de lui qui nous quittaient. Aujourd’hui, nous pouvons enfin refermer la boîte et compléter notre deuil.

Il convient alors se remémorer qui était le vrai Fernand Fortier. Je ne parle pas de l’homme en chaise roulante, ou branché dans un lit d’hôpital. Pas plus que je ne parle de l’urne que vous avez vue en entrant ou d’une pierre avec son nom gravé dessus. Non. Tout ceci ne sont que des approximations, utiles pour entrevoir et se rappeler qui il était, mais bien incomplètes. Le vrai Fernand Fortier, c’est celui qui était pleinement vivant, avant, donc, que la mort ne commence à le frapper. C’était un homme simple mais doué d’une grande intelligence, toujours prêt à apprendre ou à essayer quelque chose de nouveau. Un esprit libre mais engagé. Un homme d’un courage et d’une résilience des plus admirables. Un bon vivant, qui aimait rire, chanter, jouer, conter des blagues. Un père aimant et un modèle pour ses enfants. Un frère, un oncle, un cousin, un ami ou un époux irremplaçable pour les autres.

Débarrassé de la mort qui était devenue sa vieille compagne, le vrai Fernand Fortier peut enfin se lever et marcher à nos côtés, dans nos souvenirs et dans notre coeur, pendant que nous avançons et que continue la vie.