Henri Baptiste Gregoire

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Henri Baptiste Gregoire

Birthdate:
Birthplace: Vého, Meurthe-et-Moselle, Grand Est, France
Death: May 28, 1831 (80)
Paris, Paris, Île-de-France, France
Place of Burial: Place du Panthéon, Paris, Département de Paris, IDF, 75005, France
Immediate Family:

Son of Sébastien Gregoire and Marguerite Gregoire

Managed by: Pierre Quenee
Last Updated:
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Immediate Family

About Henri Baptiste Gregoire

Individual Note

Abbé Grégoire (1750-1831)
Né à Vého (Canton de Blâmont), le curé d'Emberménil, ami du pasteur Oberlin, est élu député du clergé en 1789. Il vote la Constitution civile du clergé avant d'être nommé évêque constitutionnel de Blois. C'est sur sa proposition que la royauté estabolie par la Convention.

Il lutte pour la reconnaissance de la citoyenneté des juifs, pour l'égalité des droits des hommes de couleur, pour l'universalité de la langue française sur le territoire national et pour le développement de l'instruction publique. Il crée le Conservatoire National des Arts et Métiers.

Lunéville lui a édifié le 12 juillet 1885, une statue en bronze, élevée place des Carmes, et qui fut enlevée par les Allemands en 1942. Elle fut remplacée sur l'initiative de la Communauté israélite locale qui tenait à exprimer sa reconnaissance àGrégoire pour son action en faveur des juifs, par une statue plus modeste, en pierre, inaugurée le 16 juillet 1955 par Gaston Monnerville, Président du Sénat et homme de couleur.

Au Sénat, sous l'Empire, il fait figure d'opposant et propose le 2 avril 1814 un projet de déchéance de Napoléon, préparé dès 1812. Il est persécuté sous la Restauration. En décembre 1989, l'Abbé Henri Grégoire entre au Panthéon pour la clôture des manifestations du Bicentenaire de la Révolution.

Emberménil, en 1995, a ouvert une "maison muséographique", dédiée à son illustre curé. Sa vie est illustrée par des vitraux d'une belle facture moderne, oeuvres de l'artiste Gérardin. Humaniste convaincu, Grégoire disait : "il faut que l'EducationNationale s'empare de la génération qui naît".

Un être exceptionnel
Né dans une famille pauvre - le 4 décembre 1750 - profondément croyant, il entre au séminaire pour y être ordonné prêtre. Professeur au collège de Pont à Mousson il se fait remarquer comme poète et publie un "éloge de la poésie", couronné en 1779 par l'académie de Nancy. Il a le goût des études et des voyages, c'est aussi un philanthrope. Sa voix s'élève contre les juifs qu'on persécute en Alsace: "en tant que ministre d'une religion qui considère tous les hommes comme frères". Il réclame pour eux l'égalité civile. Estimé par le clergé lorrain il est élu député aux états généraux de 1789 où il lutte de toutes ses forces contre les privilèges de l'ancien régime.
Gallican convaincu, il adhère sans réserve à la Constitution Civile du clergé édictée en 1790 (rappelons que les membres de l'Eglise Constitutionnelle étaient élus par le peuple - curés et évêques - et prêtaient serment à la République - non au Pape), mais marque ses distances avec une partie de ce même clergé constitutionnel. Il s'élève ainsi contre la persécution des prêtres réfractaires (qui refusent de prêter serment) et sauve la vie à plusieurs.
Elu par le peuple comme évêque de Blois il n'en fait pas moins l'éloge de son prédécesseur, le "réfractaire" Monseigneur de Thémines, et nous avons là deux grandes figures qui se retrouvent divisées sur l'attitude à adopter face à l'Eglise Constitutionnelle, mais qui vont - quelques années plus tard - avoir un même refus de l'Eglise Concordataire. L'Eglise Constitutionnelle sera abolie par le Concordat signé entre Napoléon et le Saint Siège en 1801; c'est donc encore une "autre Eglise" qui naîtra au début du XIXème siècle en France.
Chrétien convaincu, Grégoire est aussi un précurseur dans de nombreux domaines. Il obtient de la Convention l'abolition complète de l'esclavage (qui plus tard sera rétabli par Napoléon). Il se prononce formellement à la tribune pour l'abolition de la peine de mort. Il vote la fin de la royauté mais refuse de voter la mort du roi, souhaitant que Louis XVI soit appelé le premier à profiter du bienfait de l'abolition de la peine capitale. Il se bat aussi pour la culture, sauve des monuments, multiplie des bibliothèques, fait établir des jardins botaniques. Admirons son ouverture d'esprit: - "Ma profession de catholicité n'est pas problématique et c'est en partant de ces principes même que j'admets la tolérance civile dans toute son étendue. Assurément je crois le juif, le protestant, le théophilantrope dans la route de l'erreur, mais comme membres de la société civile ils ont autant de droit que moi à bâtir un temple et à le fréquenter publiquement."
Il se fait des ennemis tant dans le camp des inconditionnels de Rome que dans celui des artisans de la Terreur. Après le coup d'état du 18 brumaire il siège au Sénat (1801) mais refuse le Concordat et donne sa démission d'évêque. On le voit ensuitevoter contre l'établissement du pouvoir impérial puis - seul - contre la restauration des titres nobiliaires. Après 1814 il se retire de la vie publique et voit passer la première Restauration, les Cent-Jours et le retour définitif des Bourbons. Ilcontinue néanmoins d'écrire, on lui doit un "Essai sur les Libertés de l'Eglise Gallicane", il dénonce les ultraroyalistes et les ultramontains (parti papiste opposé au courant gallican).
En 1819 il est élu à la chambre des députés par le département de l'Isère, mais cette élection déchaîne de vives passions contre-révolutionnaires. Grégoire est outragé, calomnié, on continue de l'accuser d'avoir voté la mort de Louis XVI, ses réponses dans les journaux sont censurées, ses lettres décachetées à la Poste. Il demeure inébranlable dans la tourmente: - "Je suis comme le granit, on peut me briser mais on ne me plie pas". Son élection est annulée en haut lieu, il est rejeté comme "indigne". Dans les années qui suivent il se retire en vivant isolé - ses amis - par crainte de déplaire aux puissants, se font de plus en plus rares. Néanmoins, jusqu'à ses derniers instants il reste absorbé par l'étude, la contemplation, sa correspondance et le progrès humain.
En ouvrant Les Misérables au chapitre intitulé "l'évêque en présence d'une lumière inconnue" nous pouvons lire ceci: - "Il y avait près de Digne, dans la campagne, un homme qui vivait solitaire. Cet homme, disons tout de suite le gros mot était un ancien conventionnel. Il se nommait G. On parlait du conventionnel G. dans le petit monde de Digne avec une sorte d'horreur. Un conventionnel, vous figurez-vous cela ? Cela existait du temps qu'on se tutoyait et qu'on disait: citoyen. Cet homme était à peu près un monstre. Il n'avait pas voté la mort du roi, mais presque: c'était un quasi-régicide. Il avait été terrible. Comment, au retour des princes légitimes, n'avait-on pas traduit cet homme là devant une cour prévôtale ? On nelui eût pas coupé la tête, si vous voulez, il faut de la clémence, soit; mais un bon bannissement à vie. Un exemple enfin ! etc., etc. C'était un athée d'ailleurs, comme tous ces gens-là - Commérages des oies sur le vautour" écrit Victor Hugo.
Lorsqu'il sentit venir sa fin prochaine, il demanda les derniers sacrements. L'archevêque de Paris - Monseigneur de Quelen - s'y opposa, il exigeait de Grégoire sa renonciation au serment de la Constitution Civile du clergé. Le vieil évêque refusa tout net. C'est alors qu'un Abbé Guillon, malgré les ordres de sa hiérarchie, accepta d'accéder sans condition aux désirs du mourant. L'autorité romaine ferma l'église à sa dépouille, mais rassemblés autour de La Fayette, deux mille personnes accompagnèrent le corps de l'évêque gallican au cimetière Montparnasse. Lors du récent transfert des cendres de Grégoire au Panthéon, le 12 décembre 1989, les ressentiments de Rome n'étaient pas éteints. (http://www.gallican.org/gregoire.htm)

1750-1776

L' ENFANCE et L'ADOLESCENCE

Henri Baptiste Grégoire est né le 4 décembre 1750 dans la paroisse de Vého près de Lunéville. Il est issu d' une famille lorraine de modestes artisans ruraux. En 1758, après l' école paroissiale ses parents le confièrent à l' éducation de l 'Abbé Cherrier curé de la paroisse d' Embermenil. Celui-ci lui donna le goût de la lecture et de la grammaire de la langue française. En 1764, il entre au collège des jésuites de Nancy, puis au Grand séminaire de Metz. En 1773 il publie son premier livre" Un éloge de la poésie" couronné par l' Académie de Nancy. Il parlait le latin, le grec, le français, l' allemand, l' italien, l' anglais, il suivit aussi des cours d' hébreu pour lire le Talmud dans le texte.

1776-1789

L' HOMME d' ÉGLISE

- La PRÊTRISE Il est ordonné prêtre en 1776 et enseigne au collège de Pont-à-Mousson comme professeur de théologie. C' est un curé philosophe, ami des lumières, convaincu que la religion est le fondement de toute société. Henri Grégoire est un adepte du jansénisme ce qui le rapprochera de l' idée d' un clergé constitutionnel. Il participe en 1776 à la création à Nancy de la "Société des Philanthropes", en 1779 il écrit un mémoire sur "les moyens de recréer le peuple juif". - Un CURÉ à EMBERMENIL En 1782, il est nommé curé d' Embermenil ou il exercera jusqu' en 1789. Durant ces années il crée un bibliothèque pour ses paroissiens. En 1785 il prêche dans la cathédrale de Lunéville en faveur de la réconciliation des juifs et des chrétiens. En 1788 l' Académie de Metz couronne son essai " Sur la régénération physique, morale et politique des juifs". En 1789 à 39 ans il est élu par ses collègues, député aux états généraux.

1789-1791

L' HOMME d' ACTION POLITIQUE

- La CONSTITUANTE En avril 1789 il arrive à Versailles et dès la première séance il fait adopter le vote par tête et non par ordre; en juin 1789 il rejoint le Tiers État. Le 17 juin 1789 la première " Assemblée Constituante" est crée .Il s' illustre lors de la séance historique du "Serment du jeu de paume" immortalisée par le peintre David . Le 4 août il prend une part active à l' abolition des privilèges et de la suppression de la gabelle . Le 3 décembre 1789 à la demande de l' abbé , la Constituante autorise les sang-mêlés à la représentation nationale. Le 27 novembre 1790 il prête serment à la "Constitution civile du clergé". En 1791 il est sacré Évêque de Blois. - La LÉGISLATIVE Henri Grégoire participe à l' élaboration de la première "Déclaration des droits de l' Homme" adoptée en 1791.

1792-1815

L' HOMME d' ACTION POLITIQUE

- La CONVENTION la République est proclamée, il est nommé Président de l' Assemblée; souhaitant la déchéance du roi il ne participe cependant pas au vote condamnant Louis XVI. Nommé membre du Comité de l' Instruction publique il est à l' origine: -du Conservatoire des Arts et Métiers - de la création de l' école Normale sup et de Polytechnique Très attaché au patrimoine culturel, il est opposé à la destruction des oeuvres d' art; il organise avec Jussieu l' abandon des patois au profit de lalangue française. En octobre 1795 il est élu au Conseil des Cinq Cent ou il siégera jusqu' en 1799. - L' EMPIRE Tout d' abord admirateur de Bonaparte , il devint son adversaire,après sa prise du pouvoir par la force. Il fut cependant consulté parlui , pour l' établissement du Concordat qui allait régir les relations entre le Vatican et la France. Il démissionne en 1801 de son évêché à la demande du pape Pie VII. En 1804 il vote contre le rétablissement de l' Empire, Napoléon le fait malgré cela Comte d' empire et lui octroi la Légion d' Honneur.

1815-1831

L' HOMME de RÉFLEXION

En 1815, la monarchie revenue au pouvoir persécute Henri Grégoire.IL est exclu de l' Institut" qu' il avait crée,sa pension est supprimée... Il se retire dans un logis d' une seule pièce au environ de Paris, à Auteuil. Il se consacre à des travaux littéraires, il publie : - l' histoire des confesseurs des empereurs,des rois et autres princes - manuel de piété à l' usage des hommes de couleur et des noirs - histoire des sectes religieuses Il fréquente les salons littéraires et politiques. En 1819 élu député de l' Isère , ses ennemis intriguent et font invalider cette élection. Il meurt à Paris , rue du cherche-midi, le 28 mai 1831. Une foule de plus de 20.000 personnes suivent son cortège funèbre de l' église jusqu'au cimetière Montparnasse.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Abb%C3%A9_Gr%C3%A9goire* Reference: Geneanet Genealogy - SmartCopy: Jun 11 2022, 7:05:42 UTC

About Henri Baptiste Gregoire (Français)

Abbé Grégoire
(1750-1831)
Né à Vého (Canton de Blâmont), le curé d'Emberménil, ami du pasteur Oberlin, est élu député du clergé en 1789. Il vote la Constitution civile du clergé avant d'être nommé évêque constitutionnel de Blois. C'est sur sa proposition que la royauté estabolie par la Convention.

Il lutte pour la reconnaissance de la citoyenneté des juifs, pour l'égalité des droits des hommes de couleur, pour l'universalité de la langue française sur le territoire national et pour le développement de l'instruction publique. Il crée le Conservatoire National des Arts et Métiers.

Lunéville lui a édifié le 12 juillet 1885, une statue en bronze, élevée place des Carmes, et qui fut enlevée par les Allemands en 1942. Elle fut remplacée sur l'initiative de la Communauté israélite locale qui tenait à exprimer sa reconnaissance à Grégoire pour son action en faveur des juifs, par une statue plus modeste, en pierre, inaugurée le 16 juillet 1955 par Gaston Monnerville, Président du Sénat et homme de couleur.

Au Sénat, sous l'Empire, il fait figure d'opposant et propose le 2 avril 1814 un projet de déchéance de Napoléon, préparé dès 1812. Il est persécuté sous la Restauration. En décembre 1989, l'Abbé Henri Grégoire entre au Panthéon pour la clôture des manifestations du Bicentenaire de la Révolution.

Emberménil, en 1995, a ouvert une "maison muséographique", dédiée à son illustre curé. Sa vie est illustrée par des vitraux d'une belle facture moderne, oeuvres de l'artiste Gérardin. Humaniste convaincu, Grégoire disait : "il faut que l'EducationNationale s'empare de la génération qui naît".

Un être exceptionnel

Né dans une famille pauvre - le 4 décembre 1750 - profondément croyant, il entre au séminaire pour y être ordonné prêtre. Professeur au collège de Pont à Mousson il se fait remarquer comme poète et publie un "éloge de la poésie", couronné en 1779 par l'académie de Nancy. Il a le goût des études et des voyages, c'est aussi un philanthrope. Sa voix s'élève contre les juifs qu'on persécute en Alsace: "en tant que ministre d'une religion qui considère tous les hommes comme frères". Il réclame pour eux l'égalité civile. Estimé par le clergé lorrain il est élu député aux états généraux de 1789 où il lutte de toutes ses forces contre les privilèges de l'ancien régime.
Gallican convaincu, il adhère sans réserve à la Constitution Civile du clergé édictée en 1790 (rappelons que les membres de l'Eglise Constitutionnelle étaient élus par le peuple - curés et évêques - et prêtaient serment à la République - non au Pape), mais marque ses distances avec une partie de ce même clergé constitutionnel. Il s'élève ainsi contre la persécution des prêtres réfractaires (qui refusent de prêter serment) et sauve la vie à plusieurs.
Elu par le peuple comme évêque de Blois il n'en fait pas moins l'éloge de son prédécesseur, le "réfractaire" Monseigneur de Thémines, et nous avons là deux grandes figures qui se retrouvent divisées sur l'attitude à adopter face à l'Eglise Constitutionnelle, mais qui vont - quelques années plus tard - avoir un même refus de l'Eglise Concordataire. L'Eglise Constitutionnelle sera abolie par le Concordat signé entre Napoléon et le Saint Siège en 1801; c'est donc encore une "autre Eglise" qui naîtra au début du XIXème siècle en France.
Chrétien convaincu, Grégoire est aussi un précurseur dans de nombreux domaines. Il obtient de la Convention l'abolition complète de l'esclavage (qui plus tard sera rétabli par Napoléon). Il se prononce formellement à la tribune pour l'abolition de la peine de mort. Il vote la fin de la royauté mais refuse de voter la mort du roi, souhaitant que Louis XVI soit appelé le premier à profiter du bienfait de l'abolition de la peine capitale. Il se bat aussi pour la culture, sauve des monuments, multiplie des bibliothèques, fait établir des jardins botaniques. Admirons son ouverture d'esprit: - "Ma profession de catholicité n'est pas problématique et c'est en partant de ces principes même que j'admets la tolérance civile dans toute son étendue. Assurément je crois le juif, le protestant, le théophilantrope dans la route de l'erreur, mais comme membres de la société civile ils ont autant de droit que moi à bâtir un temple et à le fréquenter publiquement."
Il se fait des ennemis tant dans le camp des inconditionnels de Rome que dans celui des artisans de la Terreur. Après le coup d'état du 18 brumaire il siège au Sénat (1801) mais refuse le Concordat et donne sa démission d'évêque. On le voit ensuite voter contre l'établissement du pouvoir impérial puis - seul - contre la restauration des titres nobiliaires. Après 1814 il se retire de la vie publique et voit passer la première Restauration, les Cent-Jours et le retour définitif des Bourbons. Il continue néanmoins d'écrire, on lui doit un "Essai sur les Libertés de l’Église Gallicane", il dénonce les ultraroyalistes et les ultramontains (parti papiste opposé au courant gallican).
En 1819 il est élu à la chambre des députés par le département de l'Isère, mais cette élection déchaîne de vives passions contre-révolutionnaires. Grégoire est outragé, calomnié, on continue de l'accuser d'avoir voté la mort de Louis XVI, ses réponses dans les journaux sont censurées, ses lettres décachetées à la Poste. Il demeure inébranlable dans la tourmente: - "Je suis comme le granit, on peut me briser mais on ne me plie pas". Son élection est annulée en haut lieu, il est rejeté comme "indigne". Dans les années qui suivent il se retire en vivant isolé - ses amis - par crainte de déplaire aux puissants, se font de plus en plus rares. Néanmoins, jusqu'à ses derniers instants il reste absorbé par l'étude, la contemplation, sa correspondance et le progrès humain.
En ouvrant Les Misérables au chapitre intitulé "l'évêque en présence d'une lumière inconnue" nous pouvons lire ceci: - "Il y avait près de Digne, dans la campagne, un homme qui vivait solitaire. Cet homme, disons tout de suite le gros mot était un ancien conventionnel. Il se nommait G. On parlait du conventionnel G. dans le petit monde de Digne avec une sorte d'horreur. Un conventionnel, vous figurez-vous cela ? Cela existait du temps qu'on se tutoyait et qu'on disait: citoyen. Cet homme était à peu près un monstre. Il n'avait pas voté la mort du roi, mais presque: c'était un quasi-régicide. Il avait été terrible. Comment, au retour des princes légitimes, n'avait-on pas traduit cet homme là devant une cour prévôtale ? On ne lui eût pas coupé la tête, si vous voulez, il faut de la clémence, soit; mais un bon bannissement à vie. Un exemple enfin ! etc., etc. C'était un athée d'ailleurs, comme tous ces gens-là - Commérages des oies sur le vautour" écrit Victor Hugo.
Lorsqu'il sentit venir sa fin prochaine, il demanda les derniers sacrements. L'archevêque de Paris - Monseigneur de Quelen - s'y opposa, il exigeait de Grégoire sa renonciation au serment de la Constitution Civile du clergé. Le vieil évêque refusa tout net. C'est alors qu'un Abbé Guillon, malgré les ordres de sa hiérarchie, accepta d'accéder sans condition aux désirs du mourant. L'autorité romaine ferma l'église à sa dépouille, mais rassemblés autour de La Fayette, deux mille personnes accompagnèrent le corps de l'évêque gallican au cimetière Montparnasse. Lors du récent transfert des cendres de Grégoire au Panthéon, le 12 décembre 1989, les ressentiments de Rome n'étaient pas éteints. (http://www.gallican.org/gregoire.htm)

1750-1776

L' ENFANCE et L'ADOLESCENCE

Henri Baptiste Grégoire est né le 4 décembre 1750 dans la paroisse de Vého près de Lunéville. Il est issu d' une famille lorraine de modestes artisans ruraux. En 1758, après l' école paroissiale ses parents le confièrent à l' éducation de l 'Abbé Cherrier curé de la paroisse d' Embermenil. Celui-ci lui donna le goût de la lecture et de la grammaire de la langue française. En 1764, il entre au collège des jésuites de Nancy, puis au Grand séminaire de Metz. En 1773 il publie son premier livre" Un éloge de la poésie" couronné par l' Académie de Nancy. Il parlait le latin, le grec, le français, l' allemand, l' italien, l' anglais, il suivit aussi des cours d' hébreu pour lire le Talmud dans le texte.

1776-1789

L' HOMME d' ÉGLISE

- La PRÊTRISE Il est ordonné prêtre en 1776 et enseigne au collège de Pont-à-Mousson comme professeur de théologie. C' est un curé philosophe, ami des lumières, convaincu que la religion est le fondement de toute société. Henri Grégoire est un adepte du jansénisme ce qui le rapprochera de l' idée d' un clergé constitutionnel. Il participe en 1776 à la création à Nancy de la "Société des Philanthropes", en 1779 il écrit un mémoire sur "les moyens de recréer le peuple juif". - Un CURÉ à EMBERMENIL En 1782, il est nommé curé d' Embermenil ou il exercera jusqu' en 1789. Durant ces années il crée un bibliothèque pour ses paroissiens. En 1785 il prêche dans la cathédrale de Lunéville en faveur de la réconciliation des juifs et des chrétiens. En 1788 l' Académie de Metz couronne son essai " Sur la régénération physique, morale et politique des juifs". En 1789 à 39 ans il est élu par ses collègues, député aux états généraux.

1789-1791

L' HOMME d' ACTION POLITIQUE

- La CONSTITUANTE En avril 1789 il arrive à Versailles et dès la première séance il fait adopter le vote par tête et non par ordre; en juin 1789 il rejoint le Tiers État. Le 17 juin 1789 la première " Assemblée Constituante" est crée .Il s' illustre lors de la séance historique du "Serment du jeu de paume" immortalisée par le peintre David . Le 4 août il prend une part active à l' abolition des privilèges et de la suppression de la gabelle . Le 3 décembre 1789 à la demande de l' abbé , la Constituante autorise les sang-mêlés à la représentation nationale. Le 27 novembre 1790 il prête serment à la "Constitution civile du clergé". En 1791 il est sacré Évêque de Blois. - La LÉGISLATIVE Henri Grégoire participe à l' élaboration de la première "Déclaration des droits de l' Homme" adoptée en 1791.

1792-1815

L' HOMME d' ACTION POLITIQUE

- La CONVENTION la République est proclamée, il est nommé Président de l' Assemblée; souhaitant la déchéance du roi il ne participe cependant pas au vote condamnant Louis XVI. Nommé membre du Comité de l' Instruction publique il est à l' origine: -du Conservatoire des Arts et Métiers - de la création de l' école Normale sup et de Polytechnique Très attaché au patrimoine culturel, il est opposé à la destruction des oeuvres d' art; il organise avec Jussieu l' abandon des patois au profit de lalangue française. En octobre 1795 il est élu au Conseil des Cinq Cent ou il siégera jusqu' en 1799. - L' EMPIRE Tout d' abord admirateur de Bonaparte , il devint son adversaire,après sa prise du pouvoir par la force. Il fut cependant consulté parlui , pour l' établissement du Concordat qui allait régir les relations entre le Vatican et la France. Il démissionne en 1801 de son évêché à la demande du pape Pie VII. En 1804 il vote contre le rétablissement de l' Empire, Napoléon le fait malgré cela Comte d' empire et lui octroi la Légion d' Honneur.

1815-1831

L' HOMME de RÉFLEXION

En 1815, la monarchie revenue au pouvoir persécute Henri Grégoire.IL est exclu de l' Institut" qu' il avait crée,sa pension est supprimée... Il se retire dans un logis d' une seule pièce au environ de Paris, à Auteuil. Il se consacre à des travaux littéraires, il publie : - l' histoire des confesseurs des empereurs,des rois et autres princes - manuel de piété à l' usage des hommes de couleur et des noirs - histoire des sectes religieuses Il fréquente les salons littéraires et politiques. En 1819 élu député de l' Isère , ses ennemis intriguent et font invalider cette élection. Il meurt à Paris , rue du cherche-midi, le 28 mai 1831. Une foule de plus de 20.000 personnes suivent son cortège funèbre de l' église jusqu'au cimetière Montparnasse.

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Henri Baptiste Gregoire's Timeline

1750
December 4, 1750
Vého, Meurthe-et-Moselle, Grand Est, France
1831
May 28, 1831
Age 80
Paris, Paris, Île-de-France, France
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Place du Panthéon, Paris, Département de Paris, IDF, 75005, France