Louis Félix Aimé Geoffrion

Louis-Félix Aimé Geoffrion (1872-1946)

Né à Montréal le 13 novembre 1872, fils de l'honorable C.-A. Geoffrion et d'Eulalie Dorion, Aimé Geoffrion fut l'un des juristes canadiens les plus réputés dans le domaine du droit commercial et constitutionnel.

Son père, Christophe-Antoine Geoffrion, était d'origine modeste, ses ancêtres étant de simples fermiers. Mais son épouse, Eulalie Iphigénie, provenait d'une famille célèbre du Québec : elle était la fille d'Antoine-Aimé Dorion (plus tard Sir Antoine-Aimé), un politicien renommé du Québec avant la Confédération. Il fut ministre de la Justice dans le gouvernement Mackenzie avant d'être nommé juge en chef de la Cour du Banc de la Reine en 1874.

Aimé fit ses études à l'école St-Johns, puis au collège jésuite Sainte-Marie et obtint son diplôme de droit en 1893 à l'université McGill, qui lui décerna la médaille d'or d'excellence. Il accéda au Barreau en 1894 et fut nommé au conseil de la reine en 1903.

Ce fut cette année-là qu'il se distingua comme avocat de grande envergure au sein de l'équipe d'avocats canadiens et britanniques, qui représenta le Canada devant le tribunal de frontière de l'Alaska.

Pendant toute sa carrière, Geoffrion a oeuvré au sein d'un très petit cabinet, Geoffrion et Prud'homme, qui ne comptait généralement qu'un associé, mais il fut saisi d'une variété de causes et représenta maints éminents citoyens, de même que le gouvernement, l'Église catholique, la compagnie d'assurance Sun Life, en plus d'agir à titre de médiateur dans de nombreux litiges constitutionnels et internationaux, dont le différend relatif à la frontière Canada-Terre-Neuve et les causes liées à la Nouvelle Donne, pour ne nommer que ceux-là.

Aimé Geoffrion eut une vie familiale heureuse. En 1896, il épousa Marguerite (Rita) Thibaudeau, fille du sénateur J.-B. Thibaudeau. Le couple eut quatre enfants, deux fils et deux filles. Le couple vécut au 815 de l'avenue Upper Belmont, à Westmount (maintenant l'école Sainte-Marcelline) et possédait une maison de campagne à Oka.

Geoffrion pratiquait volontiers les sports d'hiver et gravit le Mont Blanc en empruntant un nouveau trajet, un exploit qui lui valut une mention dans l'encyclopédie Britannica, à sa grande fierté. Il siégea à de nombreux conseils d'administration, dont ceux de Seagram, Canada-Vie, CP Rail et Alcan. Lors de ses funérailles, l'église était remplie d'éminents Canadiens comme Louis Saint-Laurent, Samuel Bronfman et Lazarus Philipps. À l'époque, on avait dit que leur présence était sans doute plus qu'obligatoire, puisque Geoffrion était un homme soulevant l'admiration dans le monde entier.

Tous les hommages que l'on a rendus à Geoffrion gravitaient autour du même thème : la lourde perte d'un grand Canadien.

loisirs et détente:

pèche au saumon en Gaspésie et à la truite à la rivière Mattawin en Mauricie

grand marcheur

amant fervent de la nature

photographe

faire du canot

cueillir des mûres

faire de l’escalade du Mont Brulé à Oka (Mont Bleu), du Mont Blanc en France

son endroit de prédilection:

sa maison de campagne à Oka

traits de caractère:

Un homme généreux, spirituel, d’une intelligence exceptionelle et doué d’une mémoire phénoménale. Un homme honnête, probe et intègre. Un homme d’une grande sensibilité et à l’âme romantique. Ses photos en font foi. C’était un grand voyageur, un grand amant de la nature et un écologiste avant son temps. Un orateur éloquent, un brillant avocat. Le Premier Ministre de l’Angleterre a dit de lui à sa mort qu’il était “The finest legal mind in the Commonwealth”. Un homme simple, juste et bon.