Marie Guez (Bembaron)

 Notre maman chérie

* Nous lui devons tout : la vie d'abord , la joie de vivre !

* La santé physique, l'endurance !

* La jeunesse dorée dans l'insouciance du lendemain !

* L'humour - si important pour rester serein !

* Le souci de l'étude constante, le goût de l'observation !

* le culte de l'esthétique et des arts de tous genres !

   Bref, malgré, ou plutôt grâce à la rigueur  parfois révoltante dans les gestes de tous les jours,nous avons acquis des bases saines , de véritables tremplins pour passer les étapes de la vie, chacun de nous à son rythme, et selon sa nature ...

(Témoignage de Dolly)

Maman est née le 28 février 1907 à Tunis, elle avait un frère et deux sœurs, elle a perdu sa maman à l’âge de sept mois, sa tante Rachel et l’oncle René qui n’avait pas d’enfant l’ont élevée, elle a eu une belle éducation, allait à l’école protestante et apprenait la broderie, la couture et lisait la sainte bible. Son papa travaillait comme comptable dans une ferme française à « Souk-el-Khémis » une ville à l’intérieur des terres. Pour la saison des battages il ne rentrait chez lui que tous les trois mois et sur la route qui le menait à la gare on a retrouvé son corps égorgé et dépouillé de tout son argent plus les provisions (blé, farine, et diverses victuailles qu’il rapportait à ses enfants).

Maman avait sept ans quand arriva le télégramme annonçant la mort de son père. Elle était donc orpheline et souvent elle les pleurait. Elle a grandit, son frère aîné est parti pour l’Amérique il n’est plus revenu mais donnait de ses nouvelles. Il s’était marié et avait trois enfants. Maman fut placée chez des gens aisés pour garder leur petite fille, tous les étés elle allait avec eux aux cures thermales de Vichy. Là, il y avait un théâtre d’opérette, tous les après midi et maman allait aux répétitions. Peu à peu, elle mémorisait toutes les scènes, apprenait les chansons. C'étaient de belles années.

Puis ayant grandi, elle trouva une place dans une autre famille aisée pour garder une petite fille, Daisy Sebag.

Elle avait la réputation d'être une enfant surdouée, et son oncle, le grand rabbin de Tunisie David Bembaron, ainsi que sa famille d'accueil voulaient lui trouver un bon parti à marier.

A l'âge de dix huit ans, c'était une très belle jeune fille avec de long cheveux châtains clairs, de grands yeux bleu violine et s’appelait déjà "Marie" (et nom Meriem qui fut son nom de baptême officiel

(extrait de la biographie d'Armandine)