Prof. Dr. Jean-Martin Charcot

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Prof. Dr. Jean-Martin Charcot

Birthdate:
Birthplace: Paris, Paris, Île-de-France, France
Death: August 16, 1893 (67)
Montsauche Les Settons, Nièvre, Bourgogne-Franche-Comté, France (Œdème aigu du poumon)
Immediate Family:

Son of Simon Pierre Charcot and Jeanne Georgette Charcot
Husband of Victoire Augustine Laurent
Father of Jeanne Marie Claudine Amelie Charcot and Jean Baptiste Etienne Auguste Charcot
Brother of Eugène Martin Charcot; Pierre Martin Charcot; Emile Martin Charcot and Jean Eugène Charcot

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About Prof. Dr. Jean-Martin Charcot

http://en.wikipedia.org/wiki/Jean-Martin_Charcot

Jean-Martin Charcot (/ʃɑrˈkoʊ/; French: [%CA%83a%CA%81ko]; 29 November 1825 – 16 August 1893) was a French neurologist and professor of anatomical pathology. He is known as "the founder of modern neurology", and his name has been associated with at least 15 medical eponyms, including Charcot-Marie-Tooth disease and Charcot disease (better known as amyotrophic lateral sclerosis, motor neurone disease, or Lou Gehrig disease). Charcot has been referred to as "the father of French neurology and one of the world's pioneers of neurology". His work greatly influenced the developing fields of neurology and psychology; modern psychiatry owes much to the work of Charcot and his direct followers. He was the "foremost neurologist of late nineteenth-century France" and has been called "the Napoleon of the neuroses".

About Prof. Dr. Jean-Martin Charcot (Français)

Jean-Martin Charcot, né à Paris le 29 novembre 1825 et mort à Montsauche-les-Settons le 16 août 1893, est un neurologue français, professeur de clinique des maladies nerveuses à la faculté de médecine de Paris et académicien. Découvreur de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie neurodégénérative à laquelle son nom a été donné dans la littérature médicale francophone, il est le fondateur avec Guillaume Duchenne de la neurologie moderne et l'un des grands promoteurs de la médecine clinique, une figure du positivisme.

Ses travaux sur l'hypnose et l'hystérie, à l'origine de l'École de la Salpêtrière, ont inspiré à la fois Pierre Janet dans ses études de psychopathologie et Sigmund Freud, qui a été brièvement son élève et l'un de ses premiers traducteurs en allemand, en ce qui concerne l'invention de la psychanalyse.

Il est le père du médecin et explorateur Jean-Baptiste Charcot.

Biographie

L'ascension sociale par la science

Jeunesse (1825-1848)

Jean-Martin Charcot n'a pas laissé d'écrits autobiographiques, et ce que l'on connaît de son histoire personnelle repose essentiellement sur ses travaux et le témoignage de ses collègues.

Jean-Martin Charcot naît au 1 de la rue du Faubourg-Poissonnière et grandit au 27 de la rue Bleue2 sous le règne de Charles X, dans un milieu de petite bourgeoisie2, aîné de trois frères, Eugène Martin (1826-1869), qui deviendra marin et mourra spahi des régiments sénégalais au cours d'une mission, Pierre Martin, né en 1828, qui reprendra l'entreprise familiale, et Émile Martin (1830-1899), qui deviendra chef de bataillon dans l'intendance des Armées.

Le futur anatomiste apprend le dessin auprès de son père, lui-même sellier dans l'entreprise de charronnage de son propre beau-père, le grand-père maternel de Jean-Martin. Il perd sa mère à l'âge de treize ans, en 1839. Il poursuit ses études secondaires au collège Bourbon puis, en tant que pensionnaire, au lycée Saint-Louis jusqu'au 31 août 1843, avec la réussite au baccalauréat de lettres.

Il les complète par une année consacrée à obtenir le baccalauréat de sciences, une année préparatoire et une année d'externat, en 1846-1847, à la faculté de médecine, cursus qui inclut des stages à l'hôpital Necker et à celui de la Charité, puis, en 1848, à l'hôpital Saint-Louis, auprès du professeur Jean Lugol4.

Internat (1849-1853)

Pierre Rayer, académicien positiviste proche des saintsimoniens qui a formé Claude Bernard, a remarqué le talent scientifique de l'interne Charcot et soutenu en plusieurs occasions de façon déterminante la carrière de celui-ci.
Après un premier échec en 1847, Charcot est admis cinquième sur dix-neuf4 au concours de l'internat des hôpitaux de Paris le 18 décembre 1848, neuf mois après la Révolution qui a instauré la Deuxième République. Il travaille dès lors comme interne, logé et rémunéré, en 1849 au Bon Secours auprès de Louis Jules Béhier, ex-médecin de Louis Philippe et promoteur des psychotropes, en 1850 à la Pitié auprès de Pierre Adolphe Piorry, en 1851 à la Charité auprès de Pierre Raye.

Ces deux derniers médecins le forment à la méthode d'observation clinique mise au point dix ans plus tôt dans ce dernier service par Claude Bernard1,nb 1 quand celui-ci y était externe. C'est à la Charité que Charcot découvre l'hystérie, qui y fait l'objet de l'étude de son inventeur, le chef de service Pierre Briquet. En 1851, Rayer le fait admettre précocement à la Société de biologie où le jeune homme est parrainé par François Magendie, Claude Bernard, Émile Littré, et où il se liera ultérieurement à Paul Bert.

En 1852, il est admis à la Société anatomique de Paris et poursuit son internat dans le service des femmes et des vieillards de Cazalis à la Salpêtrière. Les observations cliniques qu'il y effectue nourrissent une thèse dirigée par Piorry et soutenue le 16 mars 1853 devant Armand Trousseau, lequel l'a gratifié d'une mention hors normes, « extrêmement satisfaisant »6. Charcot y marque l'histoire de la gériatrie en établissant la différence entre la goutte et le rhumatisme articulaire chronique et reçoit le prix Montyon.

Carrière ascendante à l'ombre de Rayer (1854-1861)

Lauréat de la faculté de médecine6, il est nommé chef de clinique de Piorry7. Sur recommandation de Rayer, le banquier Benoît Fouldnb 2, frère du ministre Achille Fould, l'appointenb 3 comme médecin de famille7, ce qui lui permet de se constituer une clientèle privée mondaine et fortunée dans un cabinet qu'il ouvre à domicile, 6 cité Trévise8, dans le faubourg Montmartre de son enfance. Se contentant le plus souvent de prescrire, selon le précepte « Primum non nocere », de la belladone, du bromure, des élixirs et des cures9 qui contribueront fortement au succès de la station de Lamalou-les-Bains, il épargnera en quarante années de pratique, tout en dépensant sans compter, un capital de plus de deux millions et demi de francs.

Il passe avec succès le concours des médecins des hôpitaux le 21 avril 1856 et est affecté à l'hôpital de la Salpêtrière1. Il occupe un poste ingrat de tri et d'orientation des patients7 et effectue des remplacements12. Toutefois, ses nombreux articles publiés dans des revues scientifiques12 lui valent d'être reconnu pour sa compétence. Le 22 août 1858, grâce à l'appui de Rayer, devenu le médecin de l'Empereur Napoléon III, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur et donne des conférences de pathologie à la Pitié et à l'École pratique de pathologie de la Faculté de médecine.

Reçu laborieusement, toujours grâce au zèle de Rayer qui siège au jury, à l'agrégation de médecine en 1860, après un échec en 1857, Charcot peut accéder, au bout de deux années de probation, à la carrière de praticien enseignant. C'est alors en tant que maître de conférences qu'il continue son enseignement d'anatomie pathologique à l'École de médecine.

Chef de service à la Salpêtrière

Médecin établi (1862-1865)

Stimulation électrique, ici des muscles du sourire, que pratique Duchenne dans le laboratoire de Charcot.
Le 13 novembre 1861, Charcot et Vulpian sont promus chefs de service des deux services de médecine générale de la Salpêtrière, qui est appelée depuis 1837 Hospice de la Vieillesse-Femmes et dépend depuis 1849 de l'Assistance publique de Paris. Charcot prend la direction du plus important, soit cinq cents lits, dont deux cents de l'Infirmerie, cent de « reposantes », qui sont des employées de l'établissement à la retraite, le pavillon des grands infirmes et celui des incurables.

S'inspirant des méthodes de Rudolf Virchow, il installe un laboratoire où il accueille les travaux de Duchenne de Boulogne, et procède au premier recensement systématique des pathologies de ses patientes, son « musée pathologique vivant ».

À trente neuf ans, le 31 mars 1864, le professeur Charcot, homme timide face aux femmes, se marie avec une veuve fortunée de dix ans sa cadette, Augustine-Victoire Durvis, laquelle a de son premier lit une fille âgée de dix ans, Marien et habite le quartier voisin de la Chaussée d'Antin au 9 rue Laffitte, quartier de la haute bourgeoisie. Née Laurent, elle est l'héritière de la maison de couture de son grand père maternel, le tailleur Laurent-Richard, ancien fournisseur de Louis Philippe, et travaillera toute sa vie dans ses deux ateliers de création d'arts décoratifs, non sans une certaine reconnaissance. De cette union naitront Jeanne , en 1865, et Jean-Baptiste Charcot, le célèbre océanographe, à la naissance duquel, en 1867, le couple quittera le 13 rue Laffitte pour le 6 avenue du Coq. Les camarades du futur aventurier des régions polaires seront Léon Daudet et Georges Hugo, dont il épousera la sœur, Jeanne Hugo.

L'invention d'une neurologie scientifique (1866-1878)

Dès 1866, Charcot donne des cours publics à la Salpêtrière, le vendredi, le cours magistral, le mardi soir, la formation clinique, attirant toujours plus d'étudiants. En 1868, il décrit avec son camarade de faculté Alfred Vulpian la sclérose en plaques, qu'il différencie de la maladie de Parkinson, et, l'année suivante, la sclérose latérale amyotrophique, une maladie dégénérative à laquelle son nom restera attaché. Il effectue de nombreux travaux sur les affections de la moelle épinière, la sclérose en plaques, l'atrophie musculaire progressive, la syringomyélie en collaboration avec Alix Joffroy, les atteintes neurologiques de la syphilis ou tabès et celles de l'alcoolisme, la maladie de Basedow en collaboration avec Pierre Marie, la maladie de Menière, les atrophies musculaires progressives et héréditaires. Il produit une clinique d'une finesse inégalée des troubles neurologiques, en particulier les paralysies, les tremblements, les chorées, les vertiges, les épilepsies, et révise les classifications.

Dès l'avènement de la Troisième République, ces recherches lui valent la reconnaissance croissante de ses collègues d'Angleterre et des États-Unis, au premier rang ceux du Lancet, tel Ernest Hart (en), qui font régulièrement le déplacement19, et en France, les honneurs. Soutenu par Claude Bernard, il obtient le 28 novembre 1872 la chaire d'anatomie pathologique qui lui avait été refusée cinq ans plus tôt. En 1873, il devient membre de l'Académie de médecine. Deux ans plus tard, la famille Charcot s'installe à proximité de l'Académie, dans l'aile orientale de l'hôtel de Chimay20.

Dans son service, Charcot crée un laboratoire d'otologie où sont développées les techniques de laryngoscopie21 et un laboratoire d'ophtalmologie, que dirige Henri Parinaud et où sont étudiées les répercussions des encéphalopathies sur l'œil. À la mort de Duchenne, il crée un laboratoire d'électrothérapie qu'il confie à Romain Vigouroux22. Il y élabore une électrophysiologie à fin de diagnostic22. Les réponses aux stimulations galvaniques et faradiques permettent pour la première fois de repérer précisément les faisceaux musculaires et les nerfs atteints dans différentes atrophies ou paralysies.

Il systématise l'emploi de ce qui ne s'appelle pas encore la kinésithérapie10 et fait construire une salle d'hydrothérapie où sont pratiqués les bains sulfureux et les bains « électrostatiques »10. Pour soulager les parkinsoniens, il invente un « fauteuil trépidant », que son interne Georges Gilles de la Tourette complètera d'un « casque trépidant »23. Il adapte à la mesure des tremblements le sphygmographe22 mis au point par Karl von Vierordt et perfectionné en 1860 par Étienne-Jules Marey. Le photographe Albert Londe y ajoute ce qui est le premier film pour enregistrer le tremblement d'une lampe fixée sur la main du patient22.

En 1878, Charcot est élu membre honoraire de la British Medical Association, au congrès de laquelle il participait l'année précédente à Manchester. De son prestige et sa fortune personnelle, il soutient discrètement, face à l'opposition manifestée par la majorité de ses collègues, la création à la Salpêtrière par son assistant Désiré-Magloire Bourneville, qui est, contrairement à son patron, un franc-maçon et un socialiste engagé, de la première école d'infirmières laïque, création qui visait essentiellement à exclure les représentants de l'évêché des conseils d'administration des Hôpitaux de Paris24.

De la neurologie à la psychiatrie (1878-1880)

Charcot utilise dès 1878 la chronophotographie inventée par Marey pour relancer les études de Briquet sur l'hystérie, ici une patiente qui convulse sous hypnose. La photographie sert de preuve que l'extase mystique, la possession et la « grande hystérie » sont une même chose.
À partir de 1878, le neurologue aborde l'étude des processus mentaux en revenant à l'étude de l'hystérie dans un esprit positiviste de réhabilitation de la malade persécutée25. C'est l'optique qu'avait adopté Pierre Briquet, héritier de l'humaniste Jean Wier, à la suite des débats26 animés par le comtiste Émile Littré25 et provoqués par la publication de la Sorcière de Michelet et surtout de Madame Bovary de Flaubert1, émule du spécialiste en son temps des maladies nerveuses, Auguste Axenfeld.

Pour ses études sur l' « hystérie », au sens d'agitation provoquée par toutes sortes de désordres mentaux et non pas seulement au sens moderne de névrose hystérique, Charcot teste toutes les techniques expérimentales de l'époque, l'hypnose mais aussi l'électrothérapie, l'hydrothérapie, le magnétisme, la métallothérapie, les techniques de suspension1. En mettant en scène ces techniques combinées, il provoque des « névroses expérimentales », reproductions artificielles des symptômes dont souffrent ses patientes, et met en évidence les quatre phases de la « grande hystérie ».

Il teste l'hypothèse d'une origine organique de l'hystérie et, en utilisant dans un but de prévention une ceinture de compression ovarienne23,nb 8, celle d'une localisation dans des zones « hystérogènes » du corps pour, à partir de 188027, renoncer progressivement28 à ces préjugés. Tout en se ralliant à l'hypothèse d'une étiologie psychique, il défendra celle d'une cause traumatique de l'hystérie, point de vue battu en brèche par l'École de Nancy mais que revivifieront en 14-18 les épidémies d'« obusite » et de « léthargie ». Ce n'est qu'à partir de 1882 qu'il généralise sa théorie de l'hystérie comme un phénomène universel d'autosuggestion en réfutant que l'hystérie masculine, décrite par Briquet comme une anomalie, soit liée à l'homosexualité27.

À l'instar du mouvement philotechnique, il ouvre au public ses « Leçons » en 1879. Il y expose diverses questions médicales. Les séances d'hypnose finiront par devenir un rendez-vous mondain où se croisent bourgeois et artistes. Les détracteursR 6 du matérialismeR 7 scientisteR 8 et anticléricalR 9 ne manqueront pas d'en dénoncer29 la théâtralité et les artéfacts provoqués par le « [%E2%80%A6] grand prêtre de l'hystérie, cet éleveur d'hystériques en chambre [%E2%80%A6] auxquelles il inocule la folie et dont il fait, en peu de temps, des démoniaques. »30.

On doit aussi à Charcot dans ses célèbres “leçons du mardi » et à son élève Henry Meige la première conception théorique de la pathologie du Juif errant. Des médecins de l'École de la Salpêtrière imaginent que les juifs souffrent d’un stress spécifique hérité au cours des siècles, résultant probablement des exclusions successives dont ils furent l’objet. Le mythe du "Juif errant" devient ainsi un sujet d’étude médicale. Selon Meige, "Presque toutes les légendes tirent leur origine d’observations populaires portant sur des faits matériels"; c’est cette observation qui lui fait penser que le Juif errant pourrait bien n’être qu’une "sorte de prototype des israélites névropathes pérégrinant de par le monde". Ayant eu l’occasion d’observer des juifs neurasthéniques ou vagabonds, il consacre à leurs cas sa thèse de doctorat et il aboutit à la conclusion suivante : “Le Juif errant existe donc aujourd’hui; il existe sous la forme qu’il avait prise aux siècles passés… Carthaphilus, Ahasvérus, Isaac Laquedem relèvent de la pathologie nerveuse au même titre que les maladies dont nous venons de retracer l’histoire".

Charcot mythifié et dénigré

La consécration (1881-1883)

En mars 1881, au cours d'un voyage à Moscou et Saint-Pétersbourg, Charcot est acclamé et célébré par ses collègues comme un thaumaturge33. En août, il connaît la consécration internationale au Congrès international de médecine de Londres. Il fait sensation en présentant le moulage en cire et le squelette d'une patiente atteinte d'ataxie locomotrice34. C'est à cette occasion que le président du congrès, James Paget, propose d'appeler désormais cette pathologie « Charcot disease »33, proposition qui ne fera pas florès d'autant qu'en français « maladie de Charcot » désignera une autre maladie neurodégénérative. La gloire de la médecine française est applaudie longuement par les trois mille représentants venus du monde entier34. Reçu avec Louis Pasteur et Rudolf Virchow par le prince de Galles, il voit son visage et celui de ses deux collègues dessinés par un feu d'artifice33.

Le 2 janvier 1882, à la demande de Gambetta, la première chaire des « maladies du système nerveux », première chaire au monde spécifiquement consacrée à la neurologienb 9, est créée pour lui. La Salpêtrière devient une école de neurologie. Dès novembre, les cas cliniques de ses patients, qu'il y examine devant ses étudiants (c'est le sujet d'un tableau bien connu d'André Brouillet), font l'objet de ses exposés. Il met en évidence le rapport entre les lésions de certaines parties du cerveau et les atteintes motrices. Inversement, il démontre dans les cas d'hystérie l'absence de lésion et la similarité, parfois la spécificité, des troubles moteurs, telle la spectaculaire hypertonie des femmes arcboutées, la conversion, l'astasie abasie, etc. Ces démonstrations cliniques permettent d'invalider la théorie de la dégénérescence soutenue à l'Asile Sainte Anne par l'aliéniste Valentin Magnannb 10.

Le 12 novembre 1883, Charcot, après plusieurs échecs, est élu à l'Institut en dépit des campagnes de la presse catholique15, campagnes de dénigrement dont la virulence est proportionnelle à la célébrité de l'homme de science et qui le poursuivront toute sa vie35. Il entame la publication de ses cours commencés en 1872, les Leçons sur les maladies du système nerveux. Ses collaborateurs et élèves commencent deux ans plus tard la publication des œuvres complètes du maître en quinze volumes. Le projet s'interrompra en 1890 au neuvième volume.

L'acmé de l'École de la Salpêtrière (1884-1886)

En 1884, Charcot est déjà une sommité mondaine, avec tout ce que cela comporte de brouilles et de calomnies36, quand, grâce à la fortune de sa femme, il s'installe dans l'hôtel de Varengeville, boulevard Saint-Germainnb 11. Les jeudis soir de Madame Charcot y sont animés par des amis proches, Alphonse Daudet37, le tout jeune fils de celui-ci, Léon, Philippe Burty, Paul Arène, et des collègues ou disciples, dont Adrien Proust. S'y montrent des écrivains, les frères Goncourt, Théodore de Banville, Jules Barbey d'Aurevilly, Frédéric Mistral, Édouard Pailleron, Georges Courteline, Émile Zola, Guy de Maupassant, Stéphane Mallarmé, Anatole France, Jules Renard, Jules Claretie, des plasticiens tels Jean-Léon Gérôme, Edouard Tofano (it), Alexandre Falguière, Pierre Roche, Charles Garnier, Jules Dalou, des hommes politiques, Antonin Proust, Eugène Poubelle, Louis Lépine, le futur gendre Pierre Waldeck-Rousseau, monseigneur Lavigerie38…

Parmi les élèves et collaborateurs de l'École de la Salpêtrière figurent Paul Richer, Joseph Babinski, Georges Gilles de La Tourette, Albert Regnard, Gilbert Ballet, Désiré-Magloire Bourneville, Benjamin Ball, Valentin Magnan, Albert Pitres, Charles Féré, Alfred Binet, Édouard Brissaud, qui assurera l'intérim au décès du maître. Y sont étroitement associés des médecins étrangersnb 12, en particulier Eugen Bleuler et Bernard Sachs, principalement des Russes, tel Nicolas Dahl, beaucoup d'Américains, dont William James Morton (en), William James, James Jackson Putnam, le New-Yorkais Édouard Séguin, le journaliste Lincoln Steffens.

Sigmund Freud, boursier à titre étranger, y est invité d'octobre 1885 à février 1886. Il participe aux travaux pratiques, assiste aux présentations de patients et discussions théoriques avec passion et incrédulité, suit des patients de Georges Gilles de La Tourette, est introduit aux jeudis soir de Madame Charcot en l'hôtel de Varangeville, converse avec le maître et obtient même de traduire en allemand certains de ses travaux. C'est au contact de celui-ci qu'il envisage de renoncer à l'histologie et à l'anatomopathologie, ce qu'il ne fera qu'en 1888 après sa rencontre décisive avec Hippolyte Bernheim en ralliant le point de vue opposé de l'École de Nancynb .

La collaboration avec Pierre Janet et la correspondance avec Freud ont pour effet de convaincre Charcot de l'étiologie psychogénétique de l'hystérie35 même s'il hésitera toujours entre une vision anatomique et une vision psychique de l’hystérie39.

Leçons testamentaires (1887-1893)

En 1887, Charcot publie avec son collaborateur Paul Richer, anatomiste et critique d'art, une étudeR 10 de la figuration des possédés dans la peinture, que prolongera deux ans plus tard une secondeR 11. À sept ans de la retraite, il se choisit un successeur en sortant d'un lycée du Havre un normalien, agrégé de philosophie remarqué par sa thèse sur l'automatisme psychologique. Il confie à Pierre Janet au sein de sa chaire de la Salpêtrière un séminaire de psychologie et lui fait soutenir en 1893 une thèse de médecine sur l'hystérie.

En janvier de cette année, il publie la version française d'un court traité paru quelques semaines plus tôt en anglais, La foi qui guérit. Il y donne une explication rationnelle, dans l'esprit positiviste de Claude Bernard et d'Ernest Renan, des guérisons qualifiées de miraculeuses, tout en recommandant l'usage du placebo qu'est la thaumaturgie. Il accepte la charge de conseiller scientifique de la nouvelle Revue neurologique, futur organe de la Société de neurologie de Paris qui sera fondée en 1899. Un an plus tôt, la publication de ses œuvres, interrompue en 1890, a été complétée de deux volumes reprenant ses cours donnés de 1887 à 1889. Les Leçons du mardi constituent l'aboutissement de son enseignement, resté en partie inédit.

Charcot souffre d'une insuffisance coronarienne chronique. Il subit une première attaque sévère au réveillon 189040 et, après des évanouissements répétés, doit interrompre son enseignement au cours de l'année 1891. Dans la nuit du 15 au 16 août 1893, au cours d'une excursion dans le Morvan organisée avec deux de ses étudiants pour découvrir, à l'invitation de René Vallery-Radot, Vézelay et les églises de la région, il meurt subitement d'un œdème pulmonaire dans une auberge, actuel hotel Les Grillons du Morvan où une plaque mentionne l'événement, située sur la route à 150 mètres du barrage du lac des Settons1. Le 19, des obsèques nationales sont organisées à la chapelle Saint Louis de la Salpêtrière1. Les honneurs militaires rendus, il est inhumé dans le caveau familial, au cimetière de Montmartre.

Son apport

Les travaux de Charcot peuvent être classés en trois grandes catégories : études de médecine interne, études sur les maladies du système nerveux central et périphérique et études sur l'hystérie et l'hypnose.

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Prof. Dr. Jean-Martin Charcot's Timeline

1825
November 29, 1825
Paris, Paris, Île-de-France, France
1865
1865
Paris
1867
July 15, 1867
Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine, Île-de-France, France
1893
August 16, 1893
Age 67
Montsauche Les Settons, Nièvre, Bourgogne-Franche-Comté, France