Sir Louis Olivier Taillon

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On sait peu de choses sur la famille Taillon de Terrebonne. Le père, Aimé Taillon, est né à Terrebonne en 1803. Il se déclare journalier ou fermier. Son revenu semble assez modeste, car il ne possède aucune propriété. Sa mère, Josephte Daunais, est également native de la paroisse, en 1801. Elle épousa Désiré Limoges, en 1818, avec qui elle aura une fille. Devenue veuve, elle épousa Aimé Taillon, à Terrebonne, le 3 février 1834. Aimé pouvait être qualifié de «vieux garçon», avec ses 31 ans. Louis-Oliver est l'aîné des trois fils de cette union. Il voit le jour à Terrebonne le 26 septembre 1840. Tout nous porte à croire que la famille habite dans l'ouest du village, sur la rue Saint-Louis, près de la montée Pincourt (boulevard Moody). Ils habitent une petite maison en bois.

De 1847 à 1856, Olivier (son nom usuel à l'enfance) fréquente le collège Masson de Terrebonne. Il a comme confrère de classe J.-Adolphe Chapleau(1), avec qui il partagera une partie de sa carrière politique, ainsi qu'Alphonse Desjardins, futur député, sénateur et maire de Montréal. Olivier vise le sacerdoce, tout comme son frère Louis-Mélasipe qui deviendra prêtre en 1864. Toutefois, après six ans d'enseignement au collège, il opte plutôt pour le droit. C'est ainsi qu'en 1862, il se retrouve à Montréal pour faire son apprentissage au sein du cabinet Fabre, Lesage et Jetté(2), qu'il termine chez Désiré Girouard(3). Admis au barreau en 1865, il amorce sa carrière d'avocat auprès de réputés avocats, dont Lomer Gouin(4).

Le droit et la religion

Il exerce sa profession à Terrebonne pendant quelque temps, mais c'est véritablement du côté de Montréal que sa carrière d'avocat se démarque. Il est notamment associé dans le cabinet Taillon, Bonin, Morin et Laramée. En compagnie de confrères avocats, dont F.-X.-Anselme Trudel, il rédige le «Programme catholique de 1871», qui visait à purifier la politique et à subordonner le Parti conservateur aux enseignements moraux de l'Église. Ce discours le classe parmi les «ultramontains»(5). Cette ferveur religieuse sera un obstacle récurrent au cours de sa carrière politique, expliquant notamment sa défaite aux élections provinciales de 1871. Sa carrière en droit est reconnue; alors qu'il est député en 1882, la couronne le nomme conseiller de la reine. Il est également élu bâtonnier, puis conseiller du barreau de Montréal, en 1892.

Une courte vie familiale

À 34 ans, à l'été 1875, il épouse Louise-Georgiana Archambault, veuve de Candide Bruneau et fille d'un grand marchand de L'Assomption, Pierre-Urgel Archambault. Le couple a un enfant, mais la mère et le bébé décèdent peu après la naissance, en janvier 1876. Louis-Olivier ne se remariera pas, il épousera plutôt la cause de la politique.

Une longue carrière politique en dents de scie

Sa carrière politique s'amorce avec son élection comme député conservateur de Montréal-Est, en 1875. Il est réélu en 1878, puis en 1881 avec la plus forte majorité au Québec. Pas surprenant que le premier ministre Chapleau le nomme orateur de la chambre (président de l'assemblée). En 1884, sous le gouvernement Ross, il est nommé procureur général et leader du gouvernement. Défait dans son comté en 1886, il se fait réélire dans Montcalm. Les conservateurs contraignent Ross à démissionner en faveur de Taillon, qui devient premier ministre pendant... quatre jours (janvier 1887). Ne parvenant pas à contenir la majorité, il doit céder son titre à Honoré Mercier et son Parti national. Il devient alors chef de l'opposition jusqu'en 1890, où il est défait lors des élections.

La réélection des conservateurs de Boucher de Boucherville, en 1891, ramène Taillon au gouvernement. Élu comme député de Chambly, il prend les rênes du gouvernement et devient premier ministre jusqu'en mai 1896, où il quitte pour un poste de ministre fédéral des postes sous le gouvernement de Charles Tupper. Son mandat est de courte durée, car il est défait, tout comme les conservateurs, par la vague libérale de Laurier, aux élections de 1896. Il tentera en vain de se faire réélire en 1900, mais les libéraux étaient bien en selle. Taillon retourne au droit, mais consacre beaucoup d'énergies au sein des conservateurs. Lorsque ceux-ci reprennent le pouvoir à Ottawa, en 1911, ils nomment alors Taillon au titre de maître de poste de Montréal.

Louis-Olivier Taillon prit sa retraite en 1915. Au cours des dernières années, il avait reçu plusieurs mentions et titres honorifiques. Il perdit progressivement la vue; peu fortuné, généreux de son temps et de son argent, il vécut modestement et passa ses dernières années à l'Institut des Sourds-Muets de Montréal. Il continua d'œuvrer dans les coulisses de la politique jusqu'à son décès, survenu le 25 avril 1923, à l'âge de 82 ans.

Afin de souligner sa mémoire, l'Assemblée nationale du Québec attribua, en 1965, le nom de Taillon à une nouvelle circonscription électorale. par Claude Martel Mardi 4 octobre 2011 http://www.larevue.qc.ca/chroniques_un-brin-histoire-n21567.php

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Né à Terrebonne, le 26 septembre 1840, fils d'Aimé Taillon, cultivateur, et de Josephte Donet.

Fréquenta le Collège Masson à Terrebonne de 1847 à 1856, puis étudia le droit au cabinet de Mes Hector Fabre, Siméon Lesage, Louis-Amable Jetté et Désiré Girouard, député à la Chambre des communes de 1878 à 1896. Admis au Barreau du Bas-Canada le 6 novembre 1865. Créé conseil en loi de la reine le 20 janvier 1882.

Exerça sa profession à Terrebonne, puis à Montréal où il s'associa notamment à François-Xavier-Anselme Trudel.

Élu député conservateur dans Montréal-Est en 1875. Réélu en 1878 et en 1881. Commissaire chargé d'examiner les montants dus au Fonds consolidé d'emprunt municipal du Bas-Canada de 1880 à 1882. Orateur de l'Assemblée législative du 8 mars 1882 au 23 janvier 1884. Son siège devint vacant lors de sa nomination au cabinet. Réélu sans opposition à l'élection partielle du 9 février 1884. Procureur général dans le cabinet Ross du 23 janvier 1884 au 25 janvier 1887. Dirigea les forces ministérielles en Chambre de 1884 à 1886, le premier ministre Ross siégeant au Conseil législatif. Défait en 1886. Élu dans Montcalm à l'élection partielle du 11 décembre 1886. Premier ministre, président du Conseil exécutif et Procureur général du 25 au 29 janvier 1887. Chef de l'opposition de 1887 à 1890. Défait dans Jacques-Cartier en 1890.

Retourna à la pratique du droit pendant une courte période. Assermenté ministre sans portefeuille dans le cabinet de Boucherville le 21 décembre 1891. Élu dans Chambly en 1892. Dirigea les forces ministérielles en Chambre d'avril à juin 1892, le premier ministre Boucher de Boucherville siégeant au Conseil législatif. Son siège devint vacant lors de son assermentation comme premier ministre. Réélu sans opposition dans Chambly à l'élection partielle du 31 décembre 1892. Premier ministre du 16 décembre 1892 au 11 mai 1896, président du Conseil exécutif du 16 décembre 1892 au 28 février 1895 et Trésorier provincial du 16 au 30 décembre 1892 et du 6 octobre 1894 au 11 mai 1896. Démissionna comme député le 13 juin 1896. Membre du Conseil privé et ministre des Postes dans le cabinet fédéral Tupper du 11 mai au 9 juillet 1896. Candidat défait dans Chambly-Verchères aux élections fédérales de 1896. Défait dans Bagot en 1900. Vice-président du Club libéral-conservateur de Montréal. Promoteur et premier président du Club Lafontaine en 1903.

Maître de poste à Montréal de 1911 à 1915.

Bâtonnier du Barreau de Montréal en 1892, puis conseiller. Bâtonnier du Barreau de la province de Québec en 1892 et en 1893. Reçut un doctorat en droit honoris causa du Collège Bishop's en 1895 et de l'Université Laval de Montréal en 1901. Créé chevalier commandeur de l'Ordre de Saint-Michel et Saint-George (sir) en 1916.

Décédé à Montréal, le 25 avril 1923, à l'âge de 82 ans et 7 mois. Inhumé à Montréal, dans le cimetière Notre-Dame-des-Neiges, le 28 avril 1923.

Avait épousé à L'Assomption, le 14 juillet 1875, Louise-Georgiana Archambault, fille de Pierre-Urgel Archambault, marchand, et de Joséphine Beaupré, veuve de Candide Bruneau. Beau-frère de Ludger Forest (L'Assomption).

Source: Assemblée nationale du Québec.

http://famillemaisonneuve.com/nouvelle_france.php?c=14