Alan qo'a (Garance~la~Belle)

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Alan qo'a

Russian: Хатун Алан-гоа, Lithuanian: Chatun Alan Goa, Chinese: 阿抡郭斡
Also Known As: "праматерь монголов-нирун (собственно монголов)"
Birthdate:
Birthplace: Arïq~usun, Qorï~Tumad, West Baïkal
Death:
Immediate Family:

Daughter of Qörïlartaï-Märgän (Bon-Viseur des-Vingt) Noble des Qorï Tumat and Barqudjïn-qo'a (Belle-des-Bargous)
Wife of 朵奔篾儿干 Kiyan; Dobun-Märgän (Dobun-le-Bon-Viseur) and Esprit Jaune Brillant
Mother of Bälgünütäi (Le-Présage); Bügünütäi (Le-Sorcier); Bodonchar~mungqaq; Buqu-Qatagï (Cerf-le-Dur) and Buqatu-Saldjï (Taurin-le-Tors)

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About Alan qo'a (Garance~la~Belle)

Alan Gua (Mongolian: Алун гуа, Alun gua, lit. "Alun the Beauty". Also Gua or Guva/Quwa/Qo'a means in Mongolian beauty) is a mythical figure from The Secret History of the Mongols, eleven generations after the grey wolf and the white doe, and ten generations before Genghis Khan. Her five sons are described as the ancestors of the various Mongol clans. (That is, the Dörbän are said to the descendants of Alan Gua's brother-in-law, Duva Sokhor, and the origin of the Khori Tümed and Uriankhai is not explained at all.) She is the one who gives the parable of the five arrows, known in Western sources as The Old Man and his Sons.

In the Secret History of the Mongols In the Secret History, Alan Gua's clan is originally from the area of the Khori Tümed, and moves to the Burkhan Khadun when their hunting grounds are fenced off. Alan Gua is first spotted by Duva Sokhor, and married to Duva Sokhor's brother, Dobun Mergen.

Five arrows Alan Gua had two sons (Begünütei and Belgünütei) during the lifetime of Dobun Mergen, and three more (Bukha Khatagi, Bukhatu-Salji and Bodonchar Munkhag) after her husband's death. This raises suspicions among her two oldest sons, who suspect the three younger sons are from an Uriankhai servant.

Hearing of these suspicions, Alan Gua summons her five sons for a meal, gives each of them one arrow and asks them to break it. Then she makes a bundle of five arrows and asks them to break it, which they are not able to.

The glittering visitor Alan Gua's explanation for the conception of her three younger sons is the visit of a glittering visitor, who come through her yurt's roof opening each night and left each morning by crawling on the sun- or moonbeams "like a yellow dog". Her conclusion is that the younger sons must be children of heaven and that it is inappropriate to compare them with ordinary people. Her older sons suspected their family's Bayad (people between Qorï~Tumad and Uriangqaï, respectivly North~West and South~East of the Lake Baïkal, NdL) servant to be the likely father. She advises her five sons that if they try to stay on their own, they will be broken like the five arrows. But if they stick together like the bundle of five arrows, nothing could harm them.[1]

Statue The Secret History states that Alan Gua's clan is from a place called Arig usun (= pure water), and some Mongolian authors believe that this refers to the Arig gol in Mongolian Khövsgöl aimag. A statue of her, three metres high, has been erected at the river in 1992, at the confluence with the Khökhöö gol and twelve kilometres from the center of Chandmani-Öndör sum.[2][3]

ref: https://www.wikiwand.com/en/Alan_Gua

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Oeuvres posthumes de Paul Pelliot ~~"Histoire Secrète des Mongols" ~~ "Secrète" au sens de "Réservée" aux descendants de Gengis~Qahan ~~Restitution du texte mongol et traduction française des chapitres I à VI ~~Paris 1949.

Chapitre I

§1 - L'origine de Tchinggis~qahan est Börtä~Tshïno ("Le Loup..."), venu naître du Ciel qui est est en haut, par mandat céleste; l'épouse de celui-ci est Qo'aï~maral ("la biche fauve") ; il vint ici en traversant la Mer. Alors qu'il avait fixé son campement à la source du fleuve Onon, au mont Burqan~qaldun, il y eut, né d'eux, Batatchï~qan.

§2 - Le fils de Batatchï~qan fut Tamatcha. Le fils de Tamatcha fut Qorïtchar~märgän; Le fils de Qorïtchar~märgän fut A'udjam~Boro'ul. Le fils de A'udjam Boro'ul fut Salï~Qatcha'u. Le fils de Salï~Qatcha'u fut Yäkä-Nidün. Le fils de Yäkä-Nidün fut Säm~Sotshï. Le fils de Säm-Sotshï fut Qartshu.

§3 - Le fils de Qartshu fut Bordjïgïdaï~märgän, qui eut pour épouse Mongqoldjïn~qo'a. Le fils de Bordjïgïdaï~märgän fut Toroqoldjïn~bayan, dont l'épouse était Boroqshïn~qo'a et qui avait le jeune Boroldaï~Suyalbï et les deux coursiers hongres Dayïr et Boro. Toroqoldjïn eut deux fils, Duwa-soqor et Dobun~märgän.

§ 4 - Duwa~soqor n'avait qu'un seul oeil au milieu du front; avec cet oeil, il pouvait voir au loin à une distance de trois étapes.

§ 5 - Un jour, Duwa~soqor (Duwa~le~Borgne) sortit sur le Burqan~qaldun (le Divin~qaldun) avec son cadet Dobun~märgän (Dobun~le~Bon~Viseur). Du haut du Burqan~qaldun, Duwa~soqor, regardant au loin, aperçut une troupe de gens en transhumance qui venaient entrer dans la région en suivant la rivière Tönggalïk (la Serpentine).

§ 6 - Il dit: "Au milieu de ces gens qui viennent en transhumance, il y a une belle fille à l'avant d'une charrette "noire". Si elle n'a pas encore été donnée à un homme, nous la demanderons pour toi mon cadet Dobun~märgän." Ce disant il envoya son cadet pour voir.

§ 7 - Quand Dobun~märgän parvint à ces gens, c'était en vérité une très belle fille, de grand renom, appelée Alan~qo'a (Garance~la~Belle) et qui n'avait pas encore été donnée à un homme.

§ 8 - Pour ce qui est de ce groupe de gens, antérieurement la fille de Barqudaï~märgän (Bon~Viseur~des~Bargous), seigneur du Köl~Barqudjïn~tögüm ( Maître de la vallée de la Basse~Bargouzine), fille appelée Barqudjïn~qo'a (Belle~des~Bargous), avait été donnée à Qorïlartaï~märgän (Bon~Viseur~des~Vingt), noble des Qorï~Tumat. Dans le territoire des Qorï~Tumat (Clan des Vingt~et~Dx~Mille, à l'Ouest du Lac Baïkal), à Arïq~usun, cette fille appelée Alan~qo'a était née à Qorïlartaï~märgän de Barqudjïn~qo'a.

 § 9 -  Comme, dans le territoire des Qorï~Tumad (Pays des Vingt et Dix Mille), on avait mis en interdit son territoire riche en zibelines, en écureuils et en bêtes sauvages, Qorïlartaï~märgän en conçut du ressentiment; il prit le nom de clan de Qorïlar (les~Vingt), et disant qu'au Burqan~qaldun (le Divin~qaldun) le territoire était bon, et bon pour la chasse des bêtes sauvages, il venait transhumer auprès des seigneurs uriangkhaï du Burqan~qaldun, Burqan~bosqaqsan et Säntchi~bayan (Santchi~le~Riche) qui érigeaient les effigies des esprits maîtres du Divin~qaldun. Telle est la manière dont Dobun~märgän demanda et prit la fille de Qorïlartaï~märgän des Qorï~Tumat, Alan~qo'a, née à Arïq~usun (la Rivière Limpide).

§ 10 - Alan~qo'a, une fois venue chez Dobun~märgän, mit au monde deux fils appelés Bügünütaï (le~Sorcier) et Bälgünütaï (le~Présage).
§ 11 - Duwa~~soqor, le frère aîné de Dobun~märgän, eut quatre fils. Sur ces entrefaites, le frère aîné de Dobun~märgän, Duwa~soqor, ne fut plus. Quand Duwa~soqor ne fut plus, ses quatre fils, ne considérant pas leur oncle Dobun~märgän comme de leur famille et le méprisant, se séparèrent de lui, l'abandonnèrent et transhumèrent. Ayant prit le nom de clan de Dörbän (Les~Quatre), ils devinrent la tribu des Dörbän

§ 12 - Par la suite, Dobun~märgän sortit un jour pour chasser sur le Toqotchaq~ündür. A l'intérieur de la forêt, il rencontra un homme Uriangqaï qui, ayant tué un cerf de trois ans, était en train de rôtir ses côtes et les entrailles.

§13 - Dobun~märgän dit : "Ami, donne de ton rôti." - "J'en donnerai" dit l'homme. Et prenant pour lui la peau de la poitrine avec les poumons ( ~~ traduction mongole : il s'agit du "Djülde", morceau comprenant tête, trachée, coeur, poumons d'un seul tenant, c'est-à dire le siège du souffle, de la vie- Traditionnellement, l'appareil respiratoire attaché à la peau revenait à celui qui avait abattu le gibier, tandis que la viande était partagée entre les autres chasseurs. NdL ~~), il donna toute la viande du cerf de trois ans à Dobun~märgän.

§14 - Alors que Dobun~märgän s'en venait en portant sur son cheval ce cerf de trois ans, il rencontra un homme épuisé qui marchait en trainant son fils.

§ 15 - Comme Dobun~märgän lui demandait qui il était, cet homme dit : "Je suis Ma'alïq~Baya'udäi (Ma'aliq~des~Richards), et je suis épuisé de marcher. Donne-moi de la viande de cette bête, et je te donnerai ce mien fils".

§16 - A ces mots, Dobun~märgän coupa une cuisse de ce cerf de trois ans et la lui donna, et il emmena ce fils pour être serviteur dans sa demeure.

§ 17 - Sur ces entrefaites, Dobun~märgän ne fut plus. Quand Dobun~märgän ne fut plus, Alan~qo'a, tout en étant sans mari, mit au monde trois fils, qui furent appelés Buqu~Qatagï, Buqatu~Saldjï et Bodontchar~mungqaq. (les "Nirun", "les Coeurs Purs", "les Fils de Lumière")

§ 18 - Les deux fils nés auparavant de Dobun~märgän, Bälgünütäi et Bügünütäi, se dirent mutuellement en cachette de leur mère: "Notre mère n'a pas de frères aînés ou cadets, ni de cousins germains de notre père et alors qu'elle est sans mari, a mis au monde ces trois fils. Dans la maison, le seul homme est Ma'alïq~Baya'udaï. Ces trois fils ne seraient-ils pas de lui?" Leur mère, Alan~qo'a, comprit qu'ils se disaient cela en cachette d'elle.

§ 19 - Un jour de printemps, comme elle cuisait du mouton séché, elle fit asseoir en rang ses cinq fils Bälgünütäi (Le~Présage), Bügünütäi (Le~Sorcier), Buqu~Qatagï (Cerf~le~Dur), Buqatu~Saldjï (Taurin~le~Tors) et Bodontchar~mungqaq (Sanglier~le~Simplet), et leur donna à chacun un seul bois de flèche en leur disant de le briser. Chacun, prenant son seul bois de flèche, le cassa et le jeta. Puis elle lia ensemble cinq bois de flèches et leur donna en disant: "Brisez-les" Mais à eux-cinq, s'étant repassé successivement les cinq flèches liées, ils furent incapables l'un après l'autre de les briser.

§ 20 - Alors leur mère Alan~qo'a parla: "Vous, mes deux fils Bälgünütäi et Bügünütäi, vous vous dites mutuellement en me soupçonnant: Elle a mis au monde ces trois fils; de qui sont-ils fils et comment?"-Que vous ayez des soupçons est juste."

§ 21 - "Chaque nuit, un homme jaune brillant, entrant par l'ouverture supérieure de la tente ou par l'interstice lumineux du linteau de la porte, frottait mon ventre et son éclat lumineux s'enfonçait dans mon ventre; quand il sortait, il sortait en rampant, tel un chien jaune, dans les rais du soleil ou de la lune. A quoi bon vous répondre en paroles? Pour qui comprend, le signe est évident que ces trois fils doivent être les fils du Ciel. Comment parlez-vous en comparant aux hommes à la tête noire? Qu'ils deviennent des rois universels, et alors le bas peuple comprendra bien."

§ 22 - Alan~qo'a parla encore à ses cinq fils ces paroles d'instruction: "Vous, mes cinq fils, êtes nés d'un seul ventre. Tels les cinq bois de flèches de tout à l'heure, si vous êtes chacun seul, il sera facile à quiconque de vous briser comme chacun de ces bois de flèches; si vous êtes ensemble et d'accord commun comme ces bois de flèches liés, à qui donc serait-il facile de vous détruire?" Sur ces entrefaites, leur mère Alan~qo'a ne fut plus.

О Alan qo'a (Garance~la~Belle) (русский)

Алан-Гоа — легендарная прародительница монгольских, калмыцких (Ойратских) и бурятских родов. По легенде была дочерью Хоридой-Мэргэна, основателя племени Хори. Мать 5 детей согласно «Сокровенному сказанию монголов» (бур. Монголой нюуса тобшо). Самым младшим сыном был Бодончар-мунхаг (Бодончар-простак) — предок Чингисхана.

    Добо Мэргэн переменил жизнь. (Т. е. умер.). Когда Аланг Гоа хатун жила без мужа, то ночью в юрту ее свет проникал и через дымоход желтый небольшой человек спускался, соединялся, и вследствие этого родился небесный сын Бодончар. Потомки Бодончара стали родом Борджигин. Через девять поколений от Бодончара, после того как от переселения Шигэмуни бурхана в нирвану прошло три тысячи двести девяносто шесть лет, в год огня-коня родился хубилган Чингис-хаган и покорил пять цветных и четыре чужих народа.

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in " Histoire Secrète des Mongols ", " Secrète " au sens de " Réservée " aux descendants de Gengis~Qahan ~~traduction par Paul Pelliot, ~~Paris, 1949, (oeuvres posthumes). Restitution du texte mongol et traduction des chapitre I à VI ~~Chapitre 1 :

§5. - Un jour , Duwa~soqor (Duwa~le~Borgne) sortit sur le Burqan~qaldun avec son cadet Dobun~märgän (Dobun~le~Bon~Viseur). Du haut du Burqan~qaldun (Divin~Qaldun), Duwa~soqor , regardant au loin , aperçut de loin une troupe de gens en transhumance qui venaient entrer dans la région en suivant la rivière Tönggälik ( la Serpentine ).

§6. - Il dit : " Au milieu de ces gens qui viennent en transhumance , il y a une belle fille à l'avant d'une charrette " noire " . Si elle n'a pas encore été donnée à un homme , nous la demanderons pour toi mon cadet Dobun~märgän ; " Ce disant il envoya son cadet Dobun~märgän pour voir .

§7. - Quand Dobun~märgän parvint à ces gens , c'était en vérité une très belle fille , de grand renom, appelée Alan~qo'a et qui n'avait pas encore été donnée à un homme .

§8 - Pour ce qui est de ce groupe de gens, antérieurement la fille de Barqudaï~märgän, seigneur du Köl~Barqudjïn~tögüm (Maître de la vallée de la basse Bargouzine), fille appelée Barqudjïn~qo'a, avait été donnée à Qorïlartaï~märgän, noble des Qorï~Tumat (Seigneur~des~Vingt~et~Dix~Mille). Dans le territoire des Qorï~Tumat, à Arïq~usun (Rivière~Limpide), cette fille appelée Alan~qo'a était née à Qorïlartaï~märgän de Barqudjïn~qo'a.

§9 - Comme, dans le territoire des Qorï~Tumad, on avait mis en interdit son territoire riche en zibelines, en écureuils ("rats verts") et en bêtes sauvages. Qorïlartaï~märgän en conçut du ressentiment ; il prit le nom de clan de Qorïlar (clan des Vingt), et disant qu'au Burqan~qaldun ( le Divin~Qaldun ) le territoire était bon , et bon pour la chasse des bêtes sauvages, il venait transhumer auprès des seigneurs uriangkhaï du Burqan~qaldun, Burqan~bosqaqsan et Säntchi~bayan (Sentchï~le~Riche, qui érigeait les effigies des esprits~maîtres du Divin~Qaldun). Telle est la manière dont Dobun~märgän demanda et prit la fille de Qorïlartaï~märgän des Qorï~Tumat, Alan~qo'a, née à Arïq~usun.

§10 - Alan~qo'a , une fois venue chez Dobun~märgän, mit au monde deux fils, Bügünütäi (le~Sorcier) et Bälgünütäi (le~Présage).

§11 - Duwa~soqor, le frère aîné de Dobun~märgän, eut quatre fils. Sur ces entrefaites, le frère aîné de Dobun~märgän, Duwa~soqor, ne fut plus. Quand Duwa~soqor ne fut plus, ses quatre fils, ne considérant pas leur oncle Dobun~märgän comme de leur famille et le méprisant, se séparèrent de lui, l'abandonnèrent et transhumèrent. Ayant pris le nom de clan de Dörbän, ils devinrent la tribu des Dörbän. (les Quatre)

§12 - Par la suite, Dobun~märgän sortit un jour pour chasser sur le Toqotchaq~ündür (Toqocaq). a l'intérieur de la forêt, il rencontra un homme Uriangqaï qui, ayant tué un cerf de trois ans, était en train de rôtir ses côtes et les entrailles .

§13 - Dobun~märgän dit : "Ami, donne de ton rôti " - " j'en donnerai " , dit l'homme. En prenant pour lui la peau de la poitrine avec les poumons, ( le " Djülde ", l'appareil respiratoire, NdL ) il donna toute la viande du cerf de trois ans à Dobun~märgän .

§14 - Alors que Dobun~märgän s'en venait en portant sur son cheval ce cerf de trois ans, il rencontra un homme épuisé qui marchait en traînant son fils .

§15 - Comme Dobun~märgän lui demandait qui il était, cet homme dit : " Je suis Ma'alïq~Baya'udaï (des Richards~Ma'aliq), et je suis épuisé de marcher. Donne moi de la viande de cette bête, et je te donnerai ce mien fils . "

§16 - A ces mots, Dobun~märgän coupa une cuisse du cerf de trois ans, et il emmena ce fils pour être serviteur dans sa demeure .

§17 - Sur ces entrefaites Dobun~märgän ne fut plus . Quand Dobun~märgän ne fut plus, Alan~qo'a, tout en étant sans mari, mit au monde trois fils, qui furent appelés Buqu~Qatagï ( Cerf~le~Dur ), Buqatu~Saldjï ( Taurin~le~Tors ) et Bodontchar~mungqaq. (Bodontchar~le~Simplet) ....( Les Nirun = " les coeurs purs " , " les fils de lumière " NdL ) .

§18. - Les deux fils nés auparavant de Dobun~märgän , Bälgünütäi ( le~Présage ) et Bügünütäi ( le~Sorcier ), se dirent mutuellement en cachette de leur mère : " Notre mère , qui n'a pas de frères aînés ou cadets , ni de cousins germains (de notre père ) et alors qu'elle est sans mari , a mis au monde ces trois fils . Dans la maison , le seul homme est Ma'alïq~Baya'udaï . Ces trois fils ne seraient-ils pas de lui ? " . Leur mère Alan~qo'a comprit qu'ils se disaient cela mutuellement en cachette d'elle .

§19. - Un jour de printemps , comme elle cuisait du mouton séché , elle fit asseoir en rang ses cinq fils , Bälgünütäi , Bügünütäi , Buqu~Qatagï , Buqatu~Saldjï et Bodontchar~mungqaq , et leur donna à chacun un seul bois de flèche en leur disant de le briser . Chacun , prenant son seul bois de flèche , le cassa et le jeta . Puis elle lia ensemble cinq bois de flèches et les leur donna en leur disant : " Brisez-les . " Mais à eux cinq, s'étant repassé successivement les cinq flèches liées , ils furent incapables l'un après l'autre de les briser .

§20. - Alors leur mère Alan~qo'a parla : " Vous , mes deux fils Bälgünütäi et Bügünütäi , vous vous dites mutuellement en me soupçonnant : " Elle a mis au monde ces trois fils ; de qui sont-ils et comment ? " Que vous ayez des soupçons est juste .

§21. - " Chaque nuit, un homme jaune brillant , entrant par l'ouverture supérieure de la tente ou par l'interstice lumineux du linteau de la porte , frottait mon ventre et son éclat lumineux s'enfonçait dans mon ventre ; quand il sortait , il sortait en rampant , tel un chien jaune , dans les rais du soleil ou de la lune . A quoi bon vous répondre en paroles ? Pour qui comprend , le signe est évident que ces trois fils doivent être les fils du Ciel . Comment parlez-vous en comparant aux hommes à la tête noire ? Qu'ils deviennent des rois universels , et alors le bas peuple comprendra bien " .

§22. - Alan~qo'a parla encore à ses cinq fils ces paroles d'instruction : " Vous , mes cinq fils , êtes nés d'un seul ventre . Tel les cinq bois de flèches de tout à l'heure , si vous êtes chacun seul , il sera facile à quiconque de vous briser comme chacun de ces bois de flèches ; si vous êtes ensemble et d'accord commun comme ces bois de flèches liés, à qui donc serait-il facile de vous détruire ? " . Sur ces entrefaites , leur mère Alan~qo'a ne fut plus .