Geneviève Antoinette Chaper

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Individual Note
Un portrait de cette ancêtre âgée existe dans une collection privée.

La naissance d'Antoinette reste entourée de mystères ainsi que l'identité de sa mère : cette dernière était-elle réunionnaise ? Parisienne ? Indienne ?

L'identité de son père ne semble pas assurée non plus.

Antoinette serait officiellement née à Paris, ce que n'explique pas la théorie de Georges MOREL-JOURNEL selon laquelle elle aurait été envoyée à Paris par son père pour y faire ses études.

L'union de ses parents était-elle légitime?

La correspondance entre son fils Achille CHAPER et son ami l'explorateur Victor JACQUEMONT confirme que l'union de ses parents était probablement illégitime, mais n'indique rien sur l"identité de sa mère. Cette correspondance ainsi que les lettres publiées par Georges MOREL-JOURNEL indiquent par ailleurs qu'Antoinette ignorait être une enfant naturelle. A-t-elle grandi à la Réunion ? A-t-elle jamais connu son père ? Et sa mère ?

Le nom de sa mère, Marie Sophie Hyacinthe DUBOIS, porté sur son acte de mariage, pourrait également ne pas être exact.

Lors de son mariage, Antoinette est indiquée comme ayant été baptisée église Saint-Jacques-du-Haut-Pas mais qu'il est possible que l'on ne retrouve pas l'acte car elle aurait été baptisée sous un autre nom (quel imbroglio !)...

La quasi-totalité des registres paroissiaux et leurs doubles ont été détruits par les communards qui ont simultanément incendié les archives de l'Hôtel-de-Ville et de l'archevêché en mai 1871. Les actes de cette paroisse n'ont pas été épargnés mais une table alphabétique que j'ai consultée à la Bibliothèque historique de Paris a survécu. Elle n'indique non seulement aucun baptême d'une Antoinette-Geneviève FIN ou DUBOIS mais aucun baptême au 20 mai 1767, jour indiqué lors de son mariage.

Evidemment, il est possible qu'il y ait eu un oubli ou une erreur de report dans la table alphabétique, mais la curieuse mention de l'acte de mariage, alors que l'existence de l'acte aurait pu être vérifiée à l'époque, tend à indiquer que les époux savaient qu'Antoinette Geneviève n'avait pas été baptisée dans la paroisse Saint-Jacques-du-Haut-Pas à la date indiquée.

On ne peut qu'émettre des hypothèses. Soit Antoinette a été abandonnée à la naissance ou bien s'est trouvée privée très jeune de sa mère et n'a de ce fait jamais connu le lieu et la date de son baptême, soit Antoinette savait que le baptême avait eu lieu sur l'île Bourbon et les futurs époux (Barthélemy et Antoinette) ne souhaitant pas retarder le mariage en attendant que l'information soit vérifiée à la Réunion, ont affirmé qu'elle était née à Paris. La première hypothèse semble plus probable.

Une autre incohérence existe dans l'attestation délivrée pour son mariage, les témoins originaires de la Réunion disent tenir pour certain qu'elle est fille de "Jean-Louis FIN" qu'ils affirment connaître personnellement. Or, il semble qu'il n'y ait pas eu de Jean-Louis FIN vivant sur l'île Bourbon. Il existait un Jean-Baptiste FIN qu'un généalogiste a identifié comme son père (information reprise de nombreuses fois sur geneanet) mais celui-ci est décédé en 1783. Il ne peut donc s'agir de lui car les témoins, originaires de l'île Bourbon, le disent vivant en 1793...

D'après la correspondance publiée par Georges MOREL-JOURNEL, il paraît clair que le père supposé d'Antoinette (c'est-à-dire celui qu'elle-même ou que ses contacts à La Réunion identifiaient comme son père) est décédé en 1824. Or, un frère de Jean-Baptiste FIN, Joseph FIN, est bien décédé à La Réunion en septembre 1824. C'est sans aucun doute lui qu'Antoinette identifiait comme son père. Mais l'était-il réellement ? Cette indentification reposait-elle sur des souvenirs personnels et était-elle exclusivement issue du témoignage de tiers, donc potentiellement erronée ?

Dans tous les cas, Antoinette FIN était suffisamment certaine de ce lien de parenté pour se montrer affirmative à l'égard de ses enfants. Au début des années 1820, son fils Alphonse CHAPER envisagea de se rendre sur l'île de la Réunion pour rencontrer son grand-père. Son père l'en dissuada avec deux arguments de bon sens : le coût exorbitant du voyage à l'époque, surtout pour une famille qui disposait de peu d'économies, ainsi que l'attitude inconnue du grand-père face à une progéniture dont il semblait ne jamais s'être soucié... Mais la mise en garde de Barthélemy ne pourrait-elle pas en outre indiquer que lui-même avait des doutes sur l'identité du père de son épouse ?

L'explorateur Victor JACQUEMONT, un ami d'Achille CHAPER qui l'avait chargé d'obtenir des renseignements à ce sujet, lors de son passage sur l'île Bourbon en 1829, ne parviendra pas à obtenir d'autres renseignements, si ce n'est qu'une famille de réunionnais (qui n'est malheureusement pas nommée) et qui semble au courant de l'affaire, lui indique que la liaison en cause était illégitime. Mais l'affirmèrent-ils parce qu'ils connaissaient l'existence de cette liaison illégitime ou bien parce que JACQUEMONT, leur ayant indiqué que Joseph FIN était le père d'Antoinette, et celui-ci étant un personnage bien connu à La Réunion (il habitait la maison Timol, l'une des plus remarquables à Saint-Denis-de-la-Réunion) n'ayant apparemment eu aucun enfant de son épouse légitime (née RICHARD de SAINT-VINCENT), Antoinette ne pouvait être qu'une fille illégitime ? Renforçant encore le mystère, il est question dans la correspondance entre JACQUEMONT et Achille CHAPER d'un mystérieux intermédiaire qui aurait des renseignements à lui fournir mais qui se cachait dans les montagnes lors du passage de JACQUEMONT à la Réunion...

La seule chance -bien mince- de trouver peut-être la solution de l'énigme serait de reconstituer le parcours des frères FIN afin de savoir si l'un d'eux est venu à Paris dans les années 1760 ou bien de retrouver dans les archives de l'île Bourbon un baptême qui pourrait correspondre à celui d'Antoinette. [D'apr%C3%A8s son dossier militaire, Joseph FIN est bien venu à Paris, mais bien après 1767. S'il est bien le père d'Antoinette, soit il a fait plusieurs voyages à Paris, soit Antoinette état en fait plus jeune qu'elle ne le pensait, en admettant qu'elle ait bien été conçue à Paris].

Elle était habituée des salons parisiens, notamment ceux fréquentés par l'élite libérale de la ville, tels ceux de Mmes de LA FAYETTE et de TRACY qu'elle rencontrait régulièrement.

Toutefois, elle avait honte de son orthographe approximative, ce qui la retenait de correspondre avec directement avec ces dames.

En 1826, elle s'opposa vivement au mariage de sa fille Marie-Hélène avec le docteur EVRAT qui ne lui inspirait aucune confiance. Mais en dépit de ses supplications, ce mariage eut bien lieu, ce qui ne l'empêcha de mener la vie dure à son gendre après le mariage, en dépit des protestations de sa fille.

Après la mort de son mari, Antoinette s'installe à Versailles, 95, rue Duplessis, à proximité du ménage Polonceau. Vers 1827, elle achète une autre maison à Versailles pour y recevoir ses enfants. Elle déménage ensuite pour Paris, rue Grange-Batelière. Elle se fixe enfin au Château-Frayé, chez son fils Alphonse qui y possède une sucrerie.

Elle décède à Paris dans le 2° arrondissement ancien (seule la fiche alphabétique est disponible aux archives, les communards ayant incendié les registres en 1871).

Elle décède chez elle, 7 rue de la Grange Batelière à Paris.

ONOMASTIQUE :

Fin est surtout donné dans le sens de rusé mais peut aussi désigner une personne mince.

Birth
Date et lieu de naissance indiqués sur son acte de mariage mais il y a de fortes présomptions que ces informations soient inexactes.
Baptism
Date et lieu de baptême indiqués sur son acte de mariage mais il y a de fortes présomptions que ces informations soient inexactes.

Sources
Individual: Henry de PAZZIS. Recherches personnelles.