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Henry Marie Joseph Frédéric Expedite Millon de Montherlant

Birthdate:
Birthplace: Paris, Paris, Île-de-France, France
Death: September 21, 1972 (77)
Paris, Paris, Île-de-France, France (Suicide)
Place of Burial: Rome, Province of Rome, Lazio, Italy
Immediate Family:

Son of Joseph Marie Charles De Montherlant and Marguerite Camusat de Riancey

Managed by: George J. Homs
Last Updated:

About Henry de Montherlant

Henry Millon de Montherlant, né le 20 avril 1895 à Paris et mort dans la même ville le 21 septembre 1972, est un romancier, essayiste et dramaturge français.

Souvent désigné sous le seul patronyme de Montherlant, il est l'auteur de quelque 70 ouvrages1 et est notamment connu pour son roman Les Jeunes Filles (1936-1939) et ses pièces de théâtre La Reine morte (1942), Le Maître de Santiago (1947) et La Ville dont le prince est un enfant (1951).

Il est élu membre de l'Académie française en 1960.

Biographie

Origines familiales

Henry Marie Joseph Expedite Millon de Montherlant est le fils de Joseph-Marie Millon de Montherlant, rédacteur au ministère des Cultes puis, en 1906, rédacteur au ministère des Finances2 et de Marguerite Camusat de Riancey. Son père, issu de la famille Millon qui appartenait à la bourgeoisie d'Ancien Régime et dont une autre branche fut anoblie au xviie siècle3, descendait de François Millon (1726-1794), seigneur de Montherlant et de La Verteville, syndic de Beauvais, député du Tiers état en 1789 pour le bailliage de Beauvais4,5 ; ce dernier était fils d’Antoine Millon, écuyer, capitaine des gardes de la Prévôté de l'hôtel du Roi, qui acquit le 8 novembre 1755 au Vexin français, de Madame de Combes de Lys, les seigneuries de Montherlant et de La Verteville avec droit de haute et basse justice, patronage paroissial, etc.6 Les membres de cette branche furent autorisés par décret du 31 décembre 1864 à ajouter à leur nom patronymique Millon celui de de Montherlant7.

Louis de Saint Pierre, généalogiste et membre de la commission des preuves de l'Association d'entraide de la noblesse française, écrit sur Henry de Montherlant : « Ses quatre quartiers (de noblesse) paternels (Millon de Montherlant, de Malinguehen, Bessirard de la Touche, Mauge du Bois-de-Entes) ont été prouvés par MM. de Soulès et admis par l'ordre de Malte, sur rapport de M. de Cressac. Quant aux quatre quartiers maternels, les Camusat de Riancey sont nobles depuis 1709, les Lefebvre des Vaux depuis 1823 (avec titre de baron en 1825), les Potier de Courcy depuis la guerre de Cent Ans, et les Gourcuff depuis les Croisades ».

Antoine Bouch écrit lui : « Ni nobles anciens pouvant dérouler des parchemins, ni anoblis capables d'exhiber des lettres ou les provisions les ayant anoblis, ni nobles d'usurpation légalisés, nos Millon de Montherlant restent de bonne, solide, épaisse et riche roture... Quand, à la mort de son père, François Millon de Montherlant laissa qualifier écuyer, sur les registres de la paroisse, ce mort et lui-même, il y eut, sans contredit possible, usurpation de noblesse ».

Selon Pierre-Marie Dioudonnat, auteur du Simili-nobiliaire français, la famille Millon est issue de la bourgeoisie d'Ancien Régime et seule une branche (celle d'Ainval, d'Ailly et de Verneuil) a été anoblie; les branches de Montherlant et de La Verteville, demeurées non nobles, descendent de François Millon de Montherlant (1726-1794), député du tiers état pour le bailliage de Beauvais aux États généraux de 1789.

Henry de Montherlant avait toutefois des origines nobles du côté maternel : son arrière-grand-mère était née Emilie de Malinguehen et son arrière-arrière grand-mère était née Parseval : « La bisaïeule Montherlant de l'auteur était Malinguehen, de l'antique maison Molinguehen, originaire de Saxe. Les Molinguehen, comtes et barons du Saint-Empire, apparaissent dans toute l'histoire des Allemagnes du xiiie au xviie siècle. Le trisaïeul de l'auteur avait épousé une Parseval. La branche allemande de la famille de Parseval a produit deux chambellans du roi de Bavière et l'inventeur des dirigeables Parseval ». La famille d'Henry de Montherlant posséda au xixe siècle le château de Montherlant dans l'Oise, classé monument historique en 2003.

D'après plusieurs auteurs dont notamment Louis de La Roque ou l'Annuaire héraldique, les armes de la famille Millon de Montherlant sont : « De sinople, à la tour d'argent, maçonnée de sable, enflammée de gueules, brochant sur deux épées d'argent, garnies d'or, pavées en sautoir. » Ces armes auraient été données par Louis XIII à Jean Millon de la Morlière en 1636 qui se distingua au siège de Corbie en juillet 1636 et à la défense de Montdidier.

Henri Jougla de Morenas donne également dans son Grand Armorial de France : « D’azur au chevron d’or accompagnée en chef de 2 étoiles du même et en partie d’une bouteille dans un panier, le tout d‘or. »

Un nommé "Charles Dabemont de Millon" (d'une autre branche) fit enregistrer les armes de sinople à la tour d'argent maçonnée de sable, enflammée de gueules, surmontée de deux épées du second garnies d'or posées en sautoir dans l'Armorial général de France de d'Hozier de 1696 (Franche-Comté).

Vocation littéraire

Henry de Montherlant envisage très tôt de faire œuvre d'écrivain. C'est probablement sa mère qui lui donna le goût de la littérature. Quo vadis ? de Henryk Sienkiewicz, dont elle lui fait la lecture, marquera l'ensemble de sa vie : ce roman historique lui apporte une double révélation, « la révélation de l'art d'écrire, et la révélation de ce que je suis », dit-il en 1957-195818. Quo Vadis lui fournira les thèmes qu'il abordera tout au long de son œuvre : l'amitié, le suicide, et la Rome antique.

À l'âge de 7 ou 8 ans, il écrit déjà de petits volumes et s'amuse à rédiger des préfaces et des postfaces. Ses récits ont pour cadre, souvent, l'Antiquité. Il fera ensuite l'expérience du journal intime (détruit à la fin de sa vie). Initié très jeune à la tauromachie, il exécute deux mises à mort de taurillons à l'âge de quinze ans.

Il étudie au prestigieux lycée Janson de Sailly puis termine ses études à Sainte-Croix de Neuilly, connue pour ses options catholiques progressistes proches du Sillon ; il aura Paul Archambault comme professeur de philosophie en 1911. Il y est dispensé d'éducation physique et d'instruction religieuse, mais, passionné par la Rome antique, il se révèle un excellent latiniste, et se montre aussi doué pour le dessin. Son renvoi du collège Sainte-Croix en 1912 lui fournit, bien des années plus tard, le thème de deux de ses œuvres, La Ville dont le prince est un enfant (1951) et Les Garçons (1969). Philippe Giquel, qui lui inspira le jeune héros de La Ville dont le prince est un enfant, deviendra un as de l'aviation durant la Grande Guerre, puis un journaliste réputé dans le domaine de l'aéronautique.

Son père meurt lorsque Henry a 19 ans, sa mère une année plus tard. Sa vocation littéraire se confirme aussi à 19 ans, avec sa première pièce, L'Exil, écrite en novembre-décembre 1914. Le héros de cette pièce est un jeune snob autant de mise que d'esprit, qui croit pouvoir se débarrasser de son genre par un engagement volontaire, alors que sa mère l'empêche de s'engager. Dans la préface, il déclare que Charles Maurras est, avec Paul Bourget et surtout avec Maurice Barrès, l'un des écrivains français contemporains qui l'ont le plus influencé.

Culte des vertus antiques

Montherlant à 14 ans en 1910, photo dédicacée à Philippe Giquel. Nourri par la lecture de Barrès, de Nietzsche et de Plutarque, Henry trouve un idéal dans le courage et les vertus antiques. Il apprécie particulièrement le Satyricon de Pétrone, qu'il préfacera plus tard.

Durant la Première Guerre mondiale, il est affecté au service auxiliaire. En février 1918, il se porte volontaire pour être versé dans un régiment d'infanterie de première ligne25. Parti au front pour mourir25, il en revient « grièvement blessé », selon le texte de sa citation, par sept éclats d'obus dans les reins, dont un seul put être extrait26. En 1919, il devient secrétaire général de l'Œuvre de l'ossuaire de Douaumont ; impressionné par l'exemple des Grecs d'Homère proclamant qu'en se battant, ils n'ont pas de haine, eux qui pouvaient voir en l'adversaire de la veille « l'ami que l'on s'est fait par la lance »27, Montherlant restera fidèle toute sa vie à ces valeurs de respect pour l'adversaire qui a loyalement accompli son devoir : aussi souhaite-t-il que l'Ossuaire soit dédié « à la gloire de l'homme », et donc aussi du soldat allemand, « afin de mettre tout à fait hors d'atteinte la part humaine vraiment admirable qui s'était exercée à Verdun »28.

Patriote sans être nationaliste, il décrit dans Le Songe, paru en 1922, le courage et l'amitié des combattants. De 1920 à 1925, il se tourne vers le sport, notamment l'athlétisme, la tauromachie, l'équitation et le football, et fréquente les stades, où il renoue avec la fraternité des tranchées. Avec Les Olympiques en 1924, il évoque « les heures de poésie que le sport nous fit vivre, dans la grâce — la beauté parfois — des visages et des corps de jeunesse, dans la nature et dans la sympathie »29. La même année paraît Chant funèbre pour les morts de Verdun, écrit comme un acte de piété « tel que celui d'allumer une petite lampe sur un des tombeaux de son pays. » Il oppose les valeurs de la « guerre », que les soldats vivent sur le champ de bataille, à celles de la « paix »30.

« Crise des voyageurs traqués »

Ces œuvres, en lui apportant la notoriété, lui en retirent aussi le goût : l'attrait du bonheur et de la vie devient plus fort que tout, et, selon sa propre expression, il « prend le large ». Laissant ses biens mobiliers au garde-meubles, il quitte la France le 15 janvier 1925 pour l'Italie, le Maroc espagnol et surtout l'Espagne. En amateur passionné des civilisations du bassin méditerranéen31, principalement celle de la Rome antique, de l'Espagne, et des Arabes, il va errer dans leurs contrées jusqu'en 1932, s'adonnant à ses plaisirs et à ses sports favoris. C'est ainsi qu'à la fin de 1925, dans un élevage près d'Albacete, il est renversé par un taurillon, et le coup de corne qu'il reçoit taillade la périphérie de son poumon. Victime d'une fièvre typhoïde et de deux congestions pulmonaires, il passe quatre mois de 1926 dans des maisons de santé, et entre en convalescence à Tanger.

Dès 1925, le jeune Montherlant traverse une crise qui est pour une part une crise de satiété sensuelle : « J'eus sur-le-champ tout ce que je voulais, et sur-le-champ en eus par-dessus la tête. » Mais elle se double aussi d'une crise métaphysique : Pourquoi vivons-nous ? Et à quoi bon ?

Parti pour se livrer au détachement, il accumule les renoncements pour mieux se forger une existence tout entière de travail, lecture et réflexion, délivrée de tout ce qui n'est pas l'essentiel. « Cessant de sourire à la gloriole », selon ses propres termes, il renonce à la vanité sociale, ce « cancer qui ronge le monde civilisé33 ». Il renonce à l'ambition et à l'idée de faire carrière ; il renonce à l'action, tenue dès cette époque pour « risible, fors [hormis] quand elle est charité » ; il renonce au désir d'argent et aux intérêts du monde ; il renonce enfin au mariage. Sur le plan spirituel, il abandonne « un grossier amalgame du paganisme avec un catholicisme décoratif et fantaisiste d'où tout christianisme était absent » : désormais, il se tiendra à l'écart de la religion mais en la respectant. Quant à la violence du fort sur le faible, de l'Européen sur l'indigène, qu'il constate en Afrique du nord, elle a pour effet de le dégoûter de toute violence pour la vie.

De la crise traversée par Montherlant, dénouée en 1929, se dégage, selon ses propres dires, un homme meilleur à l'équilibre retrouvé. Il vivra trois mois par an à Paris (en été), et le reste du temps en Afrique du Nord, surtout en Algérie. Ces séjours sont à l'origine de sa réflexion sur le principe colonial : dans ses errances, il est au contact de « ces parias du peuple que sont les indigènes coloniaux », et malgré le conflit où il se trouve pris, entre la patrie et la justice, il compose l'œuvre intitulée La Rose de Sable où il dénonce sous forme romanesque les excès de la France coloniale.

De retour en France en avril 1932, devant le réarmement de l'Allemagne, il publie dans le journal La Liberté un long article sur l'état de la France qui ne se prépare pas à la guerre inévitable, où le sentiment national et l'esprit public font défaut. De crainte d'ajouter aux difficultés de la France, « dans un temps où le pays allait avoir besoin de tout ce qui lui restait de forces pour se défendre à la fois contre l'ennemi du dehors et contre son gouvernement35 », il renonce à publier La Rose de Sable. Toutefois, une version tronquée sera publiée hors commerce en 1938 — limitée à soixante-cinq exemplaires, sous le pseudonyme de François Lazerge — réservée à ses amis. Il ne voulait pas être assimilé à la catégorie des écrivains de gauche ; il se définira en effet comme un « anarchiste de droite ».

Durant la Seconde Guerre mondiale

Dès les années 1930, il invite par de nombreux articles et ouvrages à intervenir contre l'Allemagne nazie (1936, puis 1938). Dans L'Équinoxe de septembre (septembre 1938), il attaque violemment la tentation défaitiste et la lâcheté des chefs de gouvernement Daladier et Chamberlain, ce dernier qualifié de « Marx brother de la Paix » : « Les chefs des grandes démocraties accourant l'un après l'autre, gravissant l'Olympe en suppliants pour embrasser les genoux du Jupiter à la mèche, suspendus à un froncement de ses sourcils, sans d'ailleurs prendre la peine de s'en cacher, le flattant du bout des doigts, tandis qu'ils font dans leur culotte ». Après les accords de Munich, le 29 septembre 1938, un des journaux français ayant demandé une minute de silence, Montherlant s'indigne : « Chaque jour, avec une savante technique de la bassesse, on s'efforce de donner à la France une âme et une morale de midinette », « Ce n'est pas de minutes de silence que nous avons besoin, c'est d'avions, Monsieur Daladier ». La publication de L'Équinoxe de septembre sera interdite par l'occupant nazi pendant trois semaines en 1941.

Cependant, lorsque le 21 novembre 1941 le groupe Frédo (Pierre Georges, colonel Fabien) attaque et incendie la librairie Rive Gauche, place de la Sorbonne, spécialisée dans la diffusion du livre allemand, celle-ci a consacré ses vitrines à la promotion des oeuvres de Montherlant. Jean Guéhenno note dans son Journal : ‘La nuit dernière toutes les glaces de la librairie Rive Gauche ont été brisées. C’est la seconde fois. L’autorité occupante a exigé que tout soit réparé dès aujourd’hui, mais toute la journée, étudiants et étudiantes ont défilé devant les morceaux de vitres cassées, la bouche cousue, mais se riant et se parlant des yeux. L’une des vitrines était remplie des photographies de Montherlant à tout âge (à deux ans avec sa bonne, à dix ans avec sa mère), de ses premières lettres à des camarades, de ses premiers essais littéraires. Les Enfances Montherlant. Tout cela a été mis en pièce par l’explosion des grenades. Quelle irrémédiable perte !’

Réformé pour blessures de guerre après 1918, empêché par deux congestions pulmonaires de reprendre du service en 1939, il assiste aux combats de la Somme et de l'Oise comme correspondant de guerre pour l'hebdomadaire Marianne: Le Solstice de juin est ainsi consacré à la bataille de France de mai-juin 1940.

Dans cet essai, il rappelle les paroles de six écrivains qui ont soutenu sa fermeté dans ces heures douloureuses où la vie des soldats était presque chaque jour en jeu, paroles qu'il conservait dans son portefeuille, transcrites sur un carton bristol. Il défend aussi en certaine mesure l'occupation allemande — d'abord par le principe d'une amitié « chevaleresque » entre vainqueur et vaincu, à l'image de la Grèce antique, ce qui l'engage à réclamer la création d'un « organisme qui ait pouvoir discrétionnaire pour arrêter tout ce qu'il juge devoir nuire à la qualité humaine française. Une sorte d'inquisition au nom de la qualité humaine française ». Son humanisme se définit par rapport au désespoir de Dieu, et prône la force d'un courage en face au néant : « Le combat sans la foi, c'est la formule à laquelle nous aboutissons forcément si nous voulons maintenir la seule idée de l'homme qui soit acceptable : celle où il est à la fois le héros et le sage ». Il voit ainsi en la victoire allemande le symbole de l'éternel recommencement : « La victoire de la Roue solaire n'est pas seulement victoire du Soleil, victoire de la paiennie. Elle est victoire du principe solaire qui est que tout tourne... Je vois triompher en ce jour le principe dont je suis imbu, que j'ai chanté, qu'avec une conscience entière je sens gouverner ma vie ».

Ces paroles lui vaudront la réputation de collaborateur et des ennuis passagers à la Libération. Le 9 septembre 1944, un manifeste des écrivains français de gauche demande le « juste châtiment des imposteurs et des traîtres ». Montherlant est explicitement nommé, et ce, dès la première liste, qui sera ensuite étoffée et remaniée sans que l'on en ôte son nom. En octobre 1944, dans un article de Paul Gentizon publié sur la première page du quotidien italien Corriere della Seran , son nom figure dans la liste des partisans du gouvernement de Vichy.

Cependant, de nombreux éléments montrent que Montherlant n'était pas un collaborateur : dès 1940, il a refusé de participer à la rédaction de La Gerbe, dont le fondateur Alphonse de Châteaubriant est le président du groupe Collaboration ; Montherlant refuse aussi de se rendre à Weimar, à l'invitation des Allemands, avec beaucoup d'autres écrivains français comme Robert Brasillach, Marcel Jouhandeau ou Abel Bonnard ; enfin il refuse de publier dans les journaux ou revues collaborationnistes. Cependant, il a été affirmé qu'il adhéra au gouvernement du maréchal Pétain d'un point de vue moral et spirituel. Il a par ailleurs donné des articles à la Nouvelle Revue Française de Pierre Drieu la Rochelle (voir les numéros 323 et 326), et certaines sources rappellent qu'il a participé à plusieurs périodiques collaborationnistes tels que Je suis partout, Deutschland Frankreich et La Gerbe. Enfin, il a félicité Lucien Rebatet pour le succès de son livre Les Décombres.

Des résistants auraient reproché à Montherlant de s'être dérobé à certaines responsabilités et de ne s'être pas appliqué les principes d’héroïsme qu'il chantait avant l'Occupation. Montherlant répond qu'il ignorait tout de la Résistance. Léon Pierre-Quint, membre du Comité national des écrivains, résumera en octobre 1945 le dossier Montherlant : « La seule accusation qui pourrait être reconnue contre lui, ce n'est pas d'avoir pris un mauvais parti, c'est de n'avoir pas pris de parti du tout ; il s'agirait de savoir si un écrivain a le droit, pendant l'occupation de son pays, de rester indépendant et de vouloir garder sa liberté d'esprit, — s'il est autorisé, alors que deux camps se disputent le monde, à se tenir à l'écart ».

Le « dossier Montherlant » sera successivement examiné par plusieurs organismes : par la Direction générale des services spéciaux du 2e Bureau, par la Commission d'épuration de la Société des gens de lettres, par la Haute Cour et par la Chambre civique, et à chaque fois classé sans suite. En septembre 1944, la Direction générale des services spéciaux du 2e Bureau rend un non-lieu ; en février 1945, la Commission d'épuration de la Société des gens de lettres ne retient aucune charge contre l'écrivain, après l'avoir entendu. Un tribunal d'épuration composé de certains écrivains de la Résistance lui inflige une peine, une interdiction professionnelle de six mois rétroactifs de non-publication. Ils furent deux « juges » sur huit à se déplacer pour entendre Montherlant; en mai 1945, la Haute Cour classe l'affaire à la suite d'une information contre Montherlant; pendant l'été 1945, une information contre Montherlant devant la Chambre civique se solde par un classement sans suite. Il n'y aura jamais d'instruction.

Retrait après la guerre

Après la Guerre, en rupture avec la société contemporaine et cherchant à transcender les luttes partisanes, il se consacre à l'écriture de son théâtre. Il y peint la grandeur et la misère des hommes et des femmes d'honneur, tiraillés par leurs passions, souvent trahis et perdus (Demain il fera jour, Brocéliande, La Mort qui fait le trottoir, la Guerre civile, etc.). Il réalise aussi de nombreux dessins à la mine de plomb, des esquisses représentant tour à tour des scènes de tauromachie, des hommes en habits de lumière et quelques nus féminins ou masculins. Il renoncera cependant au dessin, expliquant que « tout ce qui n'est pas littérature ou plaisir est temps perdu ».

En 1960, Montherlant est élu à l'Académie française sans en avoir fait expressément la demande (fait rare mais non unique).

Suicide

En 1959, une insolation modifie son rythme de vie. Officiellement, c’est cette insolation qui lui fait perdre l'usage de l'œil gauche en 1968

Devenant ensuite quasiment aveugle à la suite de cet accident, il se suicide le 21 septembre 1972, le jour de l'équinoxe de septembre, « quand le jour est égal à la nuit, que le oui est égal au non, qu'il est indifférent que le oui ou le non l'emporte », selon ses propres termes. Il met ainsi en pratique jusqu'au bout l'équivalence des contraires de sa philosophie morale. À son domicile du 25, quai Voltaire à Paris, il avale une capsule de cyanure et, simultanément, se tire une balle dans la bouche, de crainte que le cyanure ne soit éventé. Montherlant laisse un mot à Jean-Claude Barat, son légataire universel : « Je deviens aveugle. Je me tue. » De cette mort volontaire, Julien Green écrit quelques jours plus tard : « Ayant inventé un personnage tout de bravoure et d'éclat, il [Montherlant] a fini par se prendre pour lui et s'y est conformé jusqu'à la fin. »

Ses cendres sont dispersées à Rome, sur le Forum, entre les pierres du temple de Portunus (ou temple de la Fortune virile), et dans le Tibre, par Jean-Claude Barat et Gabriel Matzneff

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Henry de Montherlant's Timeline

1895
April 20, 1895
Paris, Paris, Île-de-France, France
1972
September 21, 1972
Age 77
Paris, Paris, Île-de-France, France
????
Cendres dispersées au Forum, au temple de Portunus, et dans le Tibre, Rome, Province of Rome, Lazio, Italy