Joseph Guyon dit Després

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En 1725, le boucher Joseph Guyon dit Després est un homme d’affaires prospère. Il a mis sur pied, assisté de son épouse Marie-Madeleine Petit, une importante entreprise combinant les métiers du cuir, de l’élevage des animaux à la confection des chaussures. Il possède des pâturages sur l’île de Montréal où est probablement entretenue une partie de son bétail. Dans sa maison de la rue Saint-Louis (de la Capitale), il tient boucherie. Il fournit notamment de la viande au roi. Il emploie des cordonniers à l’étage qui confectionnent des souliers avec les cuirs produits dans sa tannerie située hors de la ville. Les produits confectionnés sont vendus dans la boutique toujours située dans sa résidence. La prospérité des entreprises de Guyon mécontente les cordonniers. En obtenant les peaux de sa boucherie et les cuirs de sa tannerie, Guyon peut fabriquer des souliers à moindre coût au détriment des autres cordonniers. La réussite enviable de Guyon est le fruit d’un bon sens des affaires, d’une situation familiale profitable et d’alliances matrimoniales judicieuses.

Joseph Guyon Després naquit en 1666 à Québec. Il était le fils du bourgeois François Guyon et de Madeleine Marsolet, sœur de Marie Marsolet, l’épouse de Mathieu D’Amour de Chauffour, un membre du Conseil Souverain. À 30 ans, il épousa Marie-Madeleine Petit, fille de Marie Bailly et de Jean Petit de Boismorel, marchand et huissier de la juridiction royale de Montréal.

En 1707, le couple tenait son commerce sur la place d’Armes dans une maison louée, voisine de la résidence de Jacques Leber. Guyon obtint son premier contrat de fourniture de viande pour les magasins du roi en 1711. À partir de 1710 et davantage après 1715, il participa au commerce du cuir en achetant une tannerie et en s’associant à plusieurs tanneurs. Entre 1707 et 1713, Guyon s’absenta périodiquement de la ville pour se rendre au fort de Pontchartrain, au bout du détroit du lac Érié, probablement pour fournir en viande la garnison en place. Il tira ainsi profit du commerce des fourrures. À son retour, Guyon acheta de son beau-père un emplacement sur la future rue Saint-Louis où il fit construire sa demeure l’année suivante.

Lors du décès de Guyon en 1732, le couple aura eu six enfants. Il possèdera une fortune considérable lui permettant notamment d’engager une domestique à son service.