Herminie Collard

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About Herminie Collard

About Fortunée Elisabeth Hermine Collard (Français)

Mémoires d'Alexandre Dumas : "Je reviendrai souvent à M. Deviolaine ; il a eu une grande influence sur ma destinée ; c'est l'homme dont j'avais le plus peur, et que cependant j'ai le plus aimé après mon père. Ceci posé, passons à M. Collard. M. Collard, homme d'humeur aussi douce et de visage aussi souriant que M. Deviolaine, son ami intime, était d'humeur orageuse et de visage froncé ; M. Collard était le chef d'une famille sur laquelle le terrible et mystérieux procès du Glandier a jeté, depuis, une fatale célébrité. M. Collard, qui habitait le charmant petit château de Villers-Hellon, situé à trois lieues de Villers-Cotterêts, était de souche aristocratique ; seulement, il avait quitté son nom de Montjouy pour garder purement et simplement celui de Collard, qui effarouchait moins que l'autre les oreilles démocratiques. Depuis, il avait connu M. de Talleyrand au Corps législatif, et, en 1795 ou 1796, avait épousé une jeune fille nommée Hermine, qui habitait chez madame de Valence. Un jour, M. le duc d'Orléans entra à l'improviste chez madame de Montesson, alors sa femme, et trouva M. de Valence à ses pieds et la tête sur ses genoux. La situation était grave ; mais madame de Montesson était une grande dame qui ne se démontait point facilement : elle se retourna souriante vers son mari, demeuré debout et stupéfait sur le seuil de la porte. - Venez à mon aide, monsieur le duc, dit-elle, et débarrassez-moi de Valence : il adore Pulchérie, et veut absolument l'épouser. Pulchérie était la seconde fille de madame de Genlis : la première se nommait Caroline, et a épousé M. de Lawoestine. Le duc ne demandait pas mieux, surtout après la peur qu'il venait d'avoir, que de marier Pulchérie à M. de Valence. Il donna six cent mille francs à la future, et le mariage se fit. Maintenant, comment la petite Hermine se trouvait-elle chez madame de Valence, et quelle était cette petite Hermine ? C'est ce que nous allons dire. Madame de Montesson était la tante de madame de Genlis. Madame de Genlis avait été placée par madame de Montesson chez la duchesse d'Orléans mademoiselle de Penthièvre, comme dame d'honneur. Là, Philippe-Joseph, depuis Philippe-Egalité, l'avait connue, en était devenu amoureux, en avait fait sa maîtresse, et en avait eu une fille. Cette fille, c'était la petite Hermine. La petite Hermine était élevée en Angleterre. Lorsque madame Adélaïde, la soeur du roi Louis-Philippe, eut sept ou huit ans, il fut question de lui donner pour compagne d'étude une jeune Anglaise avec laquelle elle pût constamment parler anglais. C'était un moyen de rapprocher Hermine de son père et de sa mère. Hermine quitta Londres, et vint à Paris. Lors de l'émigration du duc de Chartres, de MM. de Beaujolais, de Montpensier et de la princesse Adélaïde, Hermine, alors âgée de quatorze à quinze ans, trouva un asile chez madame de Valence, sa soeur ; mais bientôt madame de Valence, arrêtée elle-même, était jetée en prison, tandis que Philippe-Egalité portait sa tête sur l'échafaud, dont n'avait pu le sauver l'infamie jetée par lui sur le nom de sa mère. Hermine alors demeura avec les enfants de madame de Valence : Félicie, qui a épousé M. de Celles ; Rosamonde, femme du maréchal Gérard. Les pauvres enfants allaient devenir orphelins ; un miracle sauva madame de Valence. Un charron, nommé Garnier, qui demeurait rue Neuve-des-Mathurins, était amoureux d'elle. Ce Garnier était municipal. Au péril de sa vie, il brûla deux fois le cahier de notes envoyées au tribunal révolutionnaire par le directeur de la maison d'arrêt, et dans lesquelles madame de Valence était dénoncée comme la plus aristocrate de la prison. Ce dévouement mena madame de Valence jusqu'au 9 thermidor. Le 9 thermidor la sauva. Tous les ans, au 1er janvier, le charron Garnier venait voir madame de Valence. On se souvenait que c'était à lui qu'on devait cette vie précieuse, et chacun l'embrassait comme mérite d'être embrassé un sauveur. A la mort de mon père, M. Collard fut nommé mon tuteur. J'ai donc pu voir madame Collard encore jeune, c'est-à-dire à l'âge de trente à trente-deux ans, à peu près. Il était impossible de réunir à une si parfaite distinction de manières, à une si haute dignité de gestes et de façons, plus de grâce hospitalière que ne le faisait madame Collard. Elle avait un fils et trois filles : Maurice ; qui s'est fait gentilhomme campagnard ; Caroline, qui avait épousé le baron Cappelle, et dont la fille Marie est devenue, sous le nom de madame Lafarge, l'héroïne du drame le plus émouvant qui depuis longtemps se soit déroulé devant une cour d'assises. Hermine, qui a épousé le baron de Martens, ambassadeur de Prusse en Portugal, et qui a hérité de l'esprit, de l'aristocratie et de l'inaltérable jeunesse de sa mère. Enfin, Louise, qui a épousé Garat, l'homme dont la signature est la mieux appréciée de toutes les signatures commerciales. Louise a été et est encore une des plus jolies femmes de Paris. J'ai parlé du jardin de ville et du jardin de campagne de M. Deviolaine ; mais qu'étaient-ce que ces jardins, auprès du parc de Villers-Hellon, avec ses grands arbres, ses beaux massifs et sa petite rivière, verte comme un collier d'émeraudes, se tordant au milieu de tout cela ! Aussi, dans mon égoïsme d'enfant, celle des trois maisons que je préférais, c'était celle de M. Collard. "

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Herminie Collard's Timeline

1776
1776
Spa (Belgique)
1796
December 7, 1796
Paris, Paris, Île-de-France, France
1799
January 19, 1799
Paris
1801
1801
1804
March 9, 1804
1822
September 3, 1822
Age 46
Villers-Hélon (02)