Marie-Louise, Sophie DUPUIS

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Marie-Louise, Sophie DUPUIS

Birthdate:
Birthplace: Versailles, 78, Yvelines, , ,
Death: November 06, 1846 (69)
Paris, , , , ,
Place of Burial: Paris, , , , , Père La Chaise
Immediate Family:

Wife of Pierre François Léonard FONTAINE
Mother of Aimée Sophie DUPUIS

Managed by: Private User
Last Updated:

About Marie-Louise, Sophie DUPUIS

GEDCOM Note

Extraits de "Mia Vita" page 94 et sq. ( Copie manuscrite par Félix Meunié. )

"...1793. Je vais maintenant, cherchant à écarter de ma pensée tous les souvenirs des malheurs et des crimes auxquels, pendant les années 1792, 1793 et 1794, la France a été livrée, vous parler de l'acte le plus important de ma vie, des circonstances particulières et des évènements auxquels vous devez le jour. Oui, mes chers enfants, c'est vers la fin de la terrible année 1793, pendant cette époque de misère de disette et de troubles, que j'ai fait la connaissance de votre bonne mère, de votre" Bonne Amie", de celle qui depuis tant d'années n'existe que pour vous, et qui aujourd'huy encore, après une union de près de cinquante ans, accablée de souffrances, est prête à sacrifier pour vous les derniers moments de sa vie (1).
Mon ami Le Thiers me conduisit un jour chez un libraire du quai des Augustins, nommé Sallior, qui après avoir fait une assez belle succession, avait acheté le fond de librairie de Pierre Didot, avec l'intention de donner à cet établissement une extension nouvelle. Sallior, fils d'un concierge des petites écuries du roi, à Versailles, était pétillant d'esprit; il avait reçu une assez bonne instruction; son coeur et sa tête n'étaient jamais d'accord; tout ce que chaque jour l'un faisait de bien se trouvait constament détruit par l'autre. Peu laborieux, brouillon et entreprenant, il arrivait facilement à tout sans pouvoir jamais conserver rien; il avait recueilli, dans l'un des mouvements de son bon coeur,chez lui, venant de Strasbourg, sa soeur aînée qui, veuve avec quatre enfants, restait sans fortune après la mort subite de son mari, Mr. Dupuis, architecte, ancien maître à dessiner des pages; mais bientôt, voulant se débarasser d'une charge dont, avant de la prendre, il n'avaitpas mesuré le poids, il trouva le moyen d'éloigner sa soeur en l'envoyant chez une autre soeur cadette, dans un petit logement du quai de la Feraille, où celle-ci n'existait que par les bienfaits d'un vieux parent généreux. Elle n'y vécut que fortpeu de temps; la mort vint bientôt mettre une fin à ses peines. Il plaça trois des quatre enfants, qui étaient restés chez lui, comme il put, et garda l'aînée des deux filles dont les talents et l'instruction, que lui avait donnés son père, lui paraissaient devoir être profitables à son commerce. En effet Mlle. Sophie Dupuis, qui avait à peine quinze ans, et dont la beauté était remarquable, dessinait à merveille; elle gravait avec adresse et intelligence; elle copiait avec une grande perfection les ouvrages d'art qui ornent les livres. Elle avait dessiné et gravé les planches de la Botanique de Ventenat, et fait des réductions fort exactes de plusieurs ouvrages renommés que son oncle se proposait de publier. Il avait projeté de former encore un atelier d'estampes coloriées qui, sous la direction de sa nièce et au moyen de ses talents, devait avoir un grand succès. Ce fut alors que Le Thiers, consulté par Sallior, fit mon éloge et m'introduisit dans la maison comme pouvant donner des leçons et seconder par mes conseils une entreprise sur laquelle on fondait les plus belles espérances. Sallior toujours ardent et d'un abord aimable, me combla d'amitiés; il me mit de suite au premier rang, comme il le disait de ceux qui pouvait le servir, et me flattait sans cesse. Mais toutes ces séduisantes apparences ne furent pas de longue durée; les gravures, le coloris d'estampes, les traductions du Dante, les réimpressions de Jean-Jacques Rousseau, les nouvelles publications de Rabelais, qu'il avait commencés, furent abandonnés avant que rien de tout cela eut pu être terminé. Sallior, un beau jour, au milieu de tant d'entreprises, lorsque l'on s'y attendait le moins, fit trêve à ses premiers projets, quitta la maison, et partit pour l'Espagne avec une riche pacotille de livres choisis par lui et dont il espérait tirer un grand prix. Il ne vendit presque rien et se ruina. Il fallut revenir en France, et comme il arrive presque toujours à ceux qui, ayant des reproches à se faire, sont constamment mécontents d'eux-mêmes, il s'en prit à tout le monde du tort considérable qu'il s'était volontairement fait. De retour chez lui il renvoya sans justice, comme sans ménagement sa jeune nièce, qui n'avait jamais cessé de travailer pour lui pendant son absence; il l'obligea à aller chercher un refuge auprès d'une pauvre tante qui, peu de temps avant, avait reçu les derniers soupirs de la malheureuse mère de Sophie. Puis, ayant successivement presque tout perdu,il voulut entrer dans les fonctions administratives. Il obtint par l'entremise de l'ambassadeur Lucien Bonaparte, qu'il avait connu à Madrid, une place de directeur de la police de Paris qu'il ne put ni remplir ni garder. Enfin après avoir marché successivement de perte en perte il est mort ruiné dans les dernières années de l'Empire(2), laissant sa nièce qu'il avait oubliée, une femme et trois fils dont l'aîné est parvenu, à l'époque de la Restauration, à se faire donner la conciergerie des petites écuries du roi à Versailles, que son grand-père avait occupée sous Louis XVI et qu'il a conservée jusqu'ici.
-Sophie, réfugiée chez sa bonne tante qui avait pour elle l'attachement le plus sincère, me fit part de ses malheurs de la manière la plus touchante . Elle me pria de vouloir bien lui continuer, dans la position difficile où elle se trouvait, les conseils et les soins que je lui avais précédemment donnés. J'allai aussitôt lui offrir mes services avec empressement; car il était de mon devoir de ne pas laisser sans secours et dans un isolement dangereux une jeune fille, dont les qualités personnelles et les talents étaient mal appréciés par celui à qui de droit tant de biens devaient appartenir. Je fus rue Bourbon-Villeneuve chez ces dames qui occupaient un très petit logement, dont un parent, bienfaiteur de la tante, ancien architecteretiré, Mr. Sallior(3), payait le loyer. Je n'hésitai pas à lui faire l'aveu de tout l'intérêt que, depuis le moment où j'avais eu l'avantage de la connaître, les qualités de son coeur m'avaient inspiré. Déja en diverses circonstances j'avais cru remarquer que ses sentiments à mon égard étaient autres que ceux de la simple reconnaissance et qu'il y avait entre Sophie et moi une irresistible sympathie. Je lui pproposai, du consentement de sa tante, et d'accord avec mon ami Percier, de lui procurer en coloriant les frontispices de notre ouvrage sur les Palais et les Maisons de Rome, qui se vendait assez bien, tout le travail qu'elle pourrait faire et par conséquent de subvenir ainsi aux besoins de son existence. Tels ont été, pendant les derniers temps du Directoire, les premiers liens et les rapports intimes qui fondèrent la constante amitié dont votre bonheur et le mien ont été les suites................................................
........................Des banquiers, des fournisseurs se hasardèrent à montrer les richesses qu'ils avaient acquises. Messieurs Dumanoir, Gaudin, Ouvrard, Michel et quelques autres encore nous chargèrent alors du rétablissement, de l'arrangement de leurs maisons. Nous devînmes, je ne sais trop comment, des hommes de vogue; et ces divers travaux plus lucratifs pour nous que les revenus de nos ouvrages nous obligèrent à suspendre un peu et à ne pas publier avec la même exactitude les livraisons des Edifices et Palais de Rome, dont les produits jusqu'ici nous avaient fourni de quoi vivre.
Sophie ayant remarqué la première le ralentissement de notre commerce d'estampes coloriées auxquelles elle travaillait avec une grande habileté, proposa à sa tante de quitter le petit logement de la rue Bourbon-Villeneuve et de prendre, rue St. Denis, au coin de celle de l'Echiquier, un pensionnat-externat de demoiselles que l'on voulait céder à bon marché et que j'achetai pour elle.
Ces dames vinrent prendre possession de ce petit etablissement vers la fin de l'année 1799, sans toutefois abandonner le coloris des estampes. Sophie laissait à sa tante le soin des affaires concernant l'intérieur de la maison; elle s'était chargéede l'enseignement et elle le fit de manière à gagner la confiance des mères du quartier, qui lui envoyèrent chaque jour un nombre de jeunes élèves suffisant pour produire un petit revenu honnête......................................."
(1) "Ma chère et bonne Sophie est morte à Paris, dans notre petite maison de la rue de la Muette, après de longues souffrances, le vendredi 6 novembre 1846, à 11 heures du soir, à l'âge de 70 ans. Après 53 ans de l'union la plus tendre je reste au monde pour la pleurer."
(2) François Sallior est mort au début de l'Empire le 20 Pluviôse An XII (10 février 1804). Cfrs sa fiche.
(3) Cfrs également la fiche de François Sallior.

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Marie-Louise, Sophie DUPUIS's Timeline

1777
March 16, 1777
Versailles, 78, Yvelines, , ,
March 16, 1777
Versailles, 78, Yvelines, , , St. Louis
1803
January 22, 1803
Paris XI, , , , ,
1846
November 6, 1846
Age 69
Paris, , , , ,
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????
Paris, , , , , Père La Chaise